Etonnant ? Bizarre ? Choquant ? A Bruxelles, au cours d'un carnaval, une tradition veut que des hommes se griment en notable africain. Le ministre des affaires étrangères belges fait partie de ces "Noirauds".
Le ministre belge affaires étrangères peut-il se grimer de noir sans choquer l'Afrique ? C'est la question posée par le correspondant de France 2 à Bruxelles, François Beaudonnet. Dans une séquence tournée le week-end dernier, à Bruxelles, le journaliste explique la tradition des "Noirauds". Ce défilé a lieu dans le cadre d'un carnaval chaque année, le deuxième samedi de mars, dans les rues du centre de la capitale.
Les Noirauds de Bruxelles ont le visage noirci et sont vêtus d’un haut-de-forme blanc, d’un habit noir et de pantalons bouffants de couleur vive. On y trouve des notables de la ville qui défilent avec des accessoires qui peuvent sembler racistes. Parmi eux, le bourgmestre de Bruxelles, le socialiste Yvan Mayeur et surtout pour la première fois Didier Reynders, le ministre belge (MR droite libérale : NDLR) des Affaires étrangères. "Cela nous a interloqués, explique François Beaudonnet au journal Le Soir. Qu’une personnalité politique de premier plan puisse se promener grimé de la sorte et se mettre en scène à la manière d’un chef de tribu africaine a de quoi étonner, n’est-ce pas." "C'est surtout très agréable de participer au folklore bruxellois et à une oeuvre pour les enfants", affirme dans le reportage le ministre belge qui semble fier d'être Noiraud.
Tradition floklorique ? Ou tradition aux relents colonialistes ? En Belgique, les Noirauds ne suscitent quasiment aucune polémique. L’ancien bâtonnier du barreau de Bruxelles, Me Jean-Pierre Buyle, membre des "Noirauds" nie tout racisme et affirme que personne ne leur fait de reproche en ce sens : "Jamais. Certains dîneurs ont pu ne pas apprécier notre présence quelque peu envahissante mais nous n’avons jamais été taxés de racistes. Ce que nous ne sommes évidemment pas."