Le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin (UMP), a indiqué son intention de soumettre au vote du conseil municipal le retrait de la subvention de sa ville à l'antenne locale de Ligue des droits de l'homme (LDH), a-t-on appris jeudi auprès de la mairie.
Le motif invoqué du retrait de cette subvention au titre de l'année 2015, d'un montant de 250 euros, est que l'association a décidé de reverser cette somme à un collectif de défense des Roms. Lequel, selon la LDH, a été privé en 2015 par la nouvelle municipalité de la subvention de 1.000 euros reçue l'année précédente de la mairie PS.
"Il sera proposé lors du prochain Conseil municipal de retirer la subvention allouée à votre association", écrit M. Darmanin dans une lettre, regrettant que la LDH n'ait pas "la politesse élémentaire de nous faire savoir" son choix par courrier.
"Ce que vous envisagez est interdit par la loi", poursuit M. Darmanin, invoquant un article du code des collectivités territoriales qui "interdit à toute association ayant reçu une subvention d'en employer tout ou partie en subventions à d'autres associations sauf lorsque cela est expréssement prévu".
"Notre association a tout à fait le droit de faire un don à une autre association, c'est dans ses statuts et une ligne en ce sens figure d'ailleurs dans le modèle de nos bilans financiers", a réagi le président de la LDH de Tourcoing, Guy Fournier, jeudi dans un communiqué.
Il a affirmé avoir d'ailleurs bel et bien adressé un courrier à M. Darmanin à ce sujet. M. Darmanin avait, selon la Voix du Nord daté de samedi, déclaré lors d'un meeting à Villeneuve d'Ascq le 12 mars être "contre les Roms", évoquant la situation de tziganes occupant un terrain appartenant au Conseil général, à Tourcoing : "Pour ceux qui ne veulent pas s'intégrer, qu'ils arrêtent de considérer la France comme un tiroir-caisse où l'on viendrait se servir".
"La Ligue des Droits de l'Homme s'insurge contre ces procédés visant à récupérer le maximum de voix parmi les sympathisants du Front National", a estimé M. Fournier.
"Si Madame (Christiane) Taubira (ministre de la Justice) est, comme (M. Darmanin) l'a affirmé, un "tract ambulant pour le Front National", lui en est un de ses plus fervents représentants".