Le Néerlandais Niki Terpstra, vainqueur sortant, est un candidat sérieux à sa propre succession dimanche à Paris-Roubaix, sa récente deuxième place au Tour des Flandres lui ayant permis de faire le plein de confiance.
En l'absence de Tom Boonen (toujours en convalescence après sa chute à Paris-Nice début mars), le coureur de l'équipe Etixx-Quick Step ne pourra pas se cacher et devra assumer ce rôle de leader qu'il partagera avec le Tchèque Zdenek Stybar et le Belge Stijn Vandenbergh. Une situation qui ne lui convient pas forcément. "C'est vrai que par le passé, j'ai parfois profité du marquage des favoris. C'est plus compliqué quand il me faut assumer le poids de la course", a concédé Niki Terpstra vendredi à Nazareth, en Belgique, dans les locaux d'Omega Pharma, la maison mère d'Etixx.
Est-ce la raison pour laquelle le Néerlandais désigne le Britannique Bradley Wiggins et le Norvégien Alexander Kristoff comme "les hommes à battre" dimanche ? Même si Terpstra sera, avec le Belge Johan Vansummeren, le seul ancien lauréat au départ de Compiègne. "Une chose est sûre, si je veux m'imposer, je devrai arriver sans ces deux-là
sur le vélodrome", explique Terpstra dont les limites au sprint constituent un handicap indéniable.
Esprit d'équipe ?
Le Néerlandais se veut collectif. Pas question de revivre le camouflet du Circuit Het Nieuwsblad quand le Britannique Ian Stannard (Sky) s'était imposé devant ses trois compagnons d'échappée, Terpstra, Boonen et Vandenbergh, ce qui avait provoqué l'ire de Patrick Lefevere, le patron d'Etixx. "Les coureurs doivent privilégier l'esprit d'équipe et mettre leur ego de côté", avait tonné le manager après la déroute des siens."Je comprends les critiques, déclare Tersptra. Et s'il le faut, j'irai au feu pour Stybar. S'il devait rouler en tête, la situation nous serait favorable. Je pourrais protéger son échappée tout en restant à l'affût. La situation serait idéale". Terpstra concède toutefois que si Stybar veut l'emporter, c'est également son cas. "Je ne roule pas pour me faire des amis mais pour gagner des courses. Je sais qu'au sein du peloton, j'ai plus d'adversaires que d'amis. Mais cela m'importe peu", assure celui qui est parfois critiqué pour son côté calculateur et son caractère solitaire.
"C'est juste un coureur très intelligent, tempère son directeur sportif Davide Bramati. En plus d'être un gros moteur, c'est une tête. Ce qui explique pourquoi il gagne régulièrement". "Je me concentre sur l'essentiel. Je ne veux pas perdre d'énergie dans les fausses amitiés ou les questions périphériques, racontait récemment le coureur dans les colonnes du Het Laatste Nieuws. Et l'essentiel, c'est la victoire." Déjà trois fois deuxième cette saison (au Het Nieuwsblad, à Gand-Wevelgem et au Tour des Flandres), Terpstra est le coureur le plus régulier sur les Flamandes. Mais il lui manque toujours... l'essentiel.
"Je suis un sportif de haut niveau. Pensez-vous que je peux me satisfaire de ces deuxièmes places ?", conclut-il comme pour affirmer ses ambitions de victoire dimanche.