"En colo, j'ai confiance". Face à l'"effondrement" de la fréquentation des colonies de vacances, le gouvernement lance lundi une campagne de communication pour inciter les familles à inscrire leurs enfants, se voulant rassurant sur la sécurité et la qualité de l'encadrement.
"La baisse est régulière depuis 20 ans, attristante et je l'espère enrayable. C'est notre objectif", affirme lundi au Parisien le ministre nordiste de la Jeunesse, Patrick Kanner, avant de lancer officiellement la campagne "#Instantcolo" par un déplacement en Ille-et-Vilaine. L'opération de communication, destinée à séduire et rassurer les parents, avait été préconisée par une mission parlementaire qui, en 2013, constatait un "effondrement" de la fréquentation des colonies de vacances depuis le "pic" atteint en 1995.
Au moment de cet âge d'or, le taux de départs des 5-19 ans en séjours collectifs de vacances de plus de cinq nuits atteignait 14%. En 2011, il avait quasiment diminué de moitié, à 7,5%. En cause, selon les parlementaires: des coûts variant de 400 à 600 euros par enfant en moyenne par semaine, "devenus trop chers pour les classes moyennes".
Pour redonner "un nouveau souffle" à cette "expérience d'émancipation que rien ne remplace", le gouvernement lance une campagne spécifique, à l'aide d'affiches ("En colo, j'ai confiance", "En colo, je m'amuse !") et d'un document pédagogique "14 questions clés" à destination des parents. "Il faut redonner envie et confiance aux familles", plaide auprès du Parisien M. Kanner, selon qui les "colos" ont attiré plus de 1,3 million d'enfants et de jeunes en 2014, contre 1,5 million il y a cinq ans.
"Je sais pour cela pouvoir compter sur le professionnalisme incontestable des organisateurs et des animateurs", ajoute le ministre dans un communiqué de presse, en ajoutant que "les contrôles de la qualité des accueils et des activités sont nombreux et rigoureux".
#InstantColoQuestions clés, témoignages, réglementation, accessibilité... : tout ce qu'il faut savoir sur les colonies de vacances à ce lien - jeunes.gouv.fr/instant-colo
Posted by Jeunes.gouv on lundi 20 avril 2015
"Pas si cher"
Bien que rares, les décès ou accidents graves survenus dans le cadre d'une colonie trouvent un écho important dans les médias. Ce fut notamment le cas en juillet 2014 après la mort en Ariège d'un enfant de 8 ans d'une infection digestive aiguë.Même si "le +risque zéro+ n'existe pas", le ministre de la Jeunesse assure que "les intoxications alimentaires" sont "rarissimes" et qu'il y a "bien moins" de
noyades en colonies "que dans les piscines familiales". Confrontés à de récentes affaires de pédophilie à l'école, les pouvoirs publics affirment en outre que le système d'information relatif aux accueils de mineurs (SIAM), créé en 2012, "procède à une consultation systématique du casier judiciaire
national et du Fichier national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (FIJAIS)".
"Alors on n'est évidemment pas à l'abri du prédateur sexuel qui passe à travers les mailles, mais les mailles sont extrêmement serrées", plaide M. Kanner.
Tout en ajoutant qu'une personne "qui a pété un plomb une fois et giflé un enfant ne peut pas encadrer une colo".
Dernier message passé par le ministre: "Beaucoup pensent qu'ils n'ont pas les moyens" d'offrir à leurs enfants un séjour en colonie, "alors qu'avec les chèques vacances, les bons de la CAF (caisse d'allocations familiales, NDLR) ou les participations des comités d'entreprise, cela ne revient pas si cher, moins parfois que lorsque l'enfant reste à la maison".