Actuellement préfet de police de Paris et ancien préfet de Picardie, Michel Delpuech va être auditionné après Gérard Collomb à l'Assemblée Nationale. Selon nos confrères du Figaro, il a été informé dès le 2 mai des agissements d'Alexandre Benalla.
Qui, à la préfecture de police, a validé la présence d'Alexandre Benalla sur la manifestation du 1er mai 2018 place de la Contrescarpe ? À quel niveau ? Beauvau était-il au courant ? D'où vient le matériel policier détenu par M. Benalla ? Pourquoi le major de police de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police n'est-il pas intervenu pour empêcher ces agissements, alors qu'il était ce jour-là le "référent" de M. Benalla ?
Telles sont les questions auxquelles devra répondre Michel Delpuech, préfet de police et ancien préfet de Picardie, devant la commission des Lois de l'Assemblée transformée en commission d'enquête. Il est attendu à l'Assemblée à 14h, juste après l'audition de Gérard Collomb, dont l'opposition demande la démission.
Selon les informations de nos confrères du Figaro, Michel Delpuech a été informé dès le 2 mai des agissements d'Alexandre Benalla. Il a ensuite décidé de faire "remonter l’information" au plus haut du ministère de l'Intérieur. Mais Gérard Collomb était déjà au courant : selon plusieurs sources, un membre de son cabinet ayant pris connaissance de la vidéo par un réseau "informel" qui l’avait prévenu quelques heures auparavant.
► DIRECT. Affaire Benalla : regardez l'audition de Gérard Collomb devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale
L'ancien réserviste et collaborateur de l'Élysée était censé n'être qu'un "observateur" sur cette opération de maintien de l'ordre, mais il a fini par se promener avec brassard policier, radio de police et casque sur la tête avant de s'en prendre à des manifestants, en compagnie de Vincent Crase, un salarié de La République en marche. L'enquête de l'Assemblée a pour objectif de déterminer ce qu'il s'est passé ce soir là et de comprendre qui a pris les décisions qui ont mené à cette situation.
Aujourd'hui renvoyé par l'Élysée, Alexandre Benalla fait l'objet d'une enquête pour violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, d'usurpation de fonctions, de port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et de complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection.
C'est mercredi 18 juillet que l'affaire a été révélée par le journal Le Monde sur son site internet, avec une vidéo montrant Alexandre Benalla, alors collaborateur de l'Élysée, frappant un manifestant à terre, coiffé d'un casque des forces de l'ordre.