L'ancien réserviste de gendarmerie a fait partie de l'équipe de l'ancienne députée de la Somme dès 2012. Mais c'est deux ans plus tôt, en tant que secrétaire nationale, qu'elle a fait sa connaissance.
C'est au cours de l'été 2012, alors que Pascale Boistard vient d'être élue députée dans première circonscription de la Somme, qu'elle accepte Alexandre Benalla dans son équipe pour quelques mois. Contactée par nos confrères de l'Obs, la prédécesseure de François Ruffin précise qu'il s'agissait d'un poste de collaborateur "non rémunéré".
Invitée à partager ses impressions de l'époque, Pascale Boistard parle de quelqu'un de "calme et professionnel et qui travaillait par intermittence pour une société de sécurité privée".
"Faire le nettoyage"
Mais c'est dès 2010, alors que le Parti socialiste surveille de près Georges Frêche, qui se rend coupable d'un énième dérapage, que Pascale Boistard, alors secrétaire nationale, fait connaissance avec l'ancien réserviste.
Lors de ses déplacements réguliers à Montpellier (Frêche est à l'époque président de la désormais région Occitanie), Pascale Boistard est accompagnée en cas de dérapage. Alexandre Benalla est désigné pour l'accompagner pour des "missions très complexes" pour "faire le nettoyage de la fédération".
Le scandale a éclaté mercredi lorsque le Monde a publié sur son site une vidéo filmée le 1er mai à Paris, où un homme, identifié comme Alexandre Benalla, coiffé d'un casque à visière des forces de l'ordre, s'en prend à un jeune homme à terre.
Benalla en garde-à-vue et licencié par l'Élysée
Ces images, filmées par un militant de la France insoumise, ont déclenché une indignation générale. L'Elysée a annoncé vendredi engager la procédure de licenciement de l'ancien réserviste. Trois policiers ont par ailleurs été suspendus pour avoir transmis des images de vidéo-surveillance à Benalla. Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron Patrick Strzoda a été entendu jeudi comme témoin.
Une enquête préliminaire a été ouverte jeudi. Le lendemain, M. Benalla a été placé en garde à vue à Paris. Il est visé pour des faits de violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, d'usurpation de fonctions, de port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et de complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection.
Une commission d'enquête demandée par le Sénat
Le commission des lois du Sénat a également annoncé qu'elle demandera lundi les prérogatives d'une commission d'enquête, pour une durée de six mois, afin de mener une mission sur l'affaire.Cette mission, devra déterminer "les conditions dans lesquelles des personnes n'appartenant pas aux forces de sécurité intérieure ont pu ou peuvent être associées à l'exercice de leurs missions de maintien de l'ordre et de protection de hautes personnalités et le régime des sanctions applicables en cas de manquements", indique dans un communiqué la commission présidée par Philippe Bas (LR).