En Picardie, les apiculteurs perdent entre 30 et 90% de leur production. Le gouvernement débloque une enveloppe de 3 millions d'euros pour reconstituer les cheptels. Mais cela ne permet pas d'enrayer les causes: virus, pesticides ou l'invasion du frelon asiatique...
Cet été, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a annoncé une aide de 3 millions d'euros pour les apiculteurs touchés par la mortalité des abeilles, destinée au renouvellement des essaims, avec un "dispositif d'aide exceptionnel pour les apiculteurs [affectés], qui sera effectif d'ici fin septembre". Est-ce satisfaisant ? Nous sommes allé voir du côté des apiculteurs axonais, particulièrement touchés par le phénomène.
Guillaume Lecat est président de l'association des apiculteurs professionnels en Pays du Nord et Picardie et propriétaire de 400 ruches. Il ne compte pas demande cette aide. "Elle est complètement inutile, elle ne permet pas à connaître les causes de cette mortalité massive des abeilles. Elle est destinée aux individus alors qu'elle devrait l'être au collectif, à la recherche scientifique, etc."
Des ruches sont décimées par le Varroa et bien d'autres causes diverses comme la météo ou encore le frelon asiatique. Pour les professionnels, l'aide forfaitaire de 80 euros par essaim acheté n'est pas suffisante, d'autant que les critères d'attribution sont jugés trop strictes.
"Ce que je trouve fort de café c'est qu'il faut avoir au minimum 30% de perte. Quel éleveur, quel producteur serait satisfait d'un tel chiffre? C'est scandaleux quelque part," réagit Gilles Lanio, président de l'Union nationale des apiculteurs de France.