Aisne : une entreprise israélienne pourrait être délocalisée à Beautor, sur les friches de NLMK

Cinq ans après la fermeture de l'entreprise NLMK, le site industriel de Beautor, dans l'Aisne, tente toujours de se réinventer. Les années de désillusions pourraient bien laisser place à un nouveau projet salvateur : la fabrication de transformateurs électriques.

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Lors de la fermeture de l'entreprise NLMK, spécialisée dans la production de tôle par électro-zingage, en 2016, plus de 200 salariés avaient perdu leur emploi. Les 24 hectares de friches industrielles avaient été repris 3 ans plus tard par Drekan.

Un projet qui en chasse un autre

Depuis, la société d'ingénierie développe une activité de maintenance de machines tournantes. Un projet ambitieux de développement basé sur le recyclage d'éoliennes devait porter l'activité dans les années à venir. Retardé par la crise sanitaire, il pourrait dès la fin de l'année céder la place à la production de transformateurs électriques de distribution et de puissance.

Il s'agirait en fait d'implanter sur ce site une entreprise israëlienne récemment acquise par la holding qui détient Drekan, Axciss Group. "L'acquisition de l'entreprise VRT Power, implantée à Tel Aviv, nous oblige à chercher un site pour son transfert d'activité, explique Thibaut George, le PDG de Drekan. De fait, Beautor est aujourd'hui le mieux placé car nous sommes propriétaires de l'usine, ce qui n'est pas le cas des autres lieux en concurrence."

Une relocalisation industrielle

VRT Power est passé sous le contrôle d'Axciss courant avril. Les propriétaires de l'entreprise israëlienne, dont le chiffre d'affaires avoisinait les 50 millions d'euros, ont préféré la vendre pour valoriser le site industriel implanté à Tel Aviv en zone immobilière. "L'entreprise employait jusque là 250 salariés, nous avons racheté le matériel et la propriété intellectuelle", précise Thibaut George.

L'ancien site NLMK est aujourd'hui en balance avec deux autres lieux pour accueillir cette activité, l'un en France, l'autre en Belgique. Mais d'après le PDG de Drekan, la balance penche à plus de 95% pour Beautor.

Dans ce cas, faute de place, le projet de recyclage d'éoliennes d'abord envisagé pour Beautor serait donc mis de côté. "Le recyclage d'éoliennes est au point mort en raison de la crise sanitaire et de la transformation nécessaire de l'usine, mieux vaut envisager son report en raison de la conjoncture actuelle et accorder la priorité à ce transfert industriel plus porteur" confirme le PDG de Drekan. Le marché de la production de transformateurs électriques connait en effet une croissance de 10% par an.

Si tout suit son cours normalement, image rare, une usine sera donc démontée en Israël pour être implantée dans l'Aisne. Entre 800 et 900 tonnes de matériel devraient alors franchir la Méditerranée entre la fin de l'année 2021 et le début de 2022. Le chef d'entreprise espère ainsi être éligible au plan France relance.

Des difficultés pour recruter

Les atouts du site du Beautor restent de premier ordre. Thibaut George évoque notamment les voies de communication, avec l'accès à la voie ferrée et la proximité du canal et de l'autoroute. L'importance du foncier est également non négligeable : 24 hectares dont 3,5 de bâtiments. Mais l'entrepreneur pointe aussi les faiblesses qu'il faudra gommer pour faciliter la montée en puissance du projet. "L'agglomération de Chauny-Tergnier-La Fère où se situe Beautor souffre d'un problème d'image. Le territoire est inconnu ou mal perçu, cela me pose trop souvent un problème de recrutement, en particulier pour les emplois qualifiés."

Bobineurs, électriciens ou chaudronniers, le chef d'entreprise évoque quelques dizaines d'emplois créés début 2022 mais reste prudent. Il estime que les élus doivent travailler sur l'attractivité du territoire. Dominique Ignaszak, le président de la communauté d'agglomération, se dit conscient du problème, mais tempère : "tout est lié. Ce genre de projet, dont je me félicite, contribue justement à attirer les jeunes pour inverser cette spirale."

Le taux de chômage dépasse les 14% sur l'ensemble de l'agglomération, et il est même beaucoup plus important dans certains secteurs. Le maire de Beautor, Jackie Goarin, se félicite aussi de l'arrivée très probable de VRT Power, qu'il qualifie de "nouveau souffle pour la ville". Une ville encore traumatisée par le départ de NLMK, dont les hautes tours qui abritent les anciens accumulateurs à tôles seront bientôt démolies, signe d'un nouveau départ.

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