À cause de la crise sanitaire, l'entreprise PGM-Couesnon, spécialisée dans la fabrication d'instruments de musique à Étampes-sur-Marne dans l'Aisne, connaît de grosses difficultés. Si la reprise de l'activité n'intervient pas avant la fin de l'année, son savoir-faire ancestral risque de disparaître.
C'est une entreprise emblématique qui est aujourd'hui menacée. À cause de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid, PGM-Couesnon, spécialisée dans la fabrication d'instruments de musique, connaît des heures difficiles.
L'arrêt de la vie musicale depuis plus d'un an a mis à mal cette entreprise qui enregistre 40% de ses commandes en moins. Résultat, dans son atelier d'Étampes-sur-Marne dans l'Aisne, la fabrication de clairons, cors ou autres tambours se poursuit, mais la plupart des 9 salariés ne travaillent que près de la moitié du temps. "Les sociétés de musique, les harmonies sont l'arrêt, ce qui fait que c'est compliqué parce qu'il n'y a pas de réparation ou d'achat d'instruments. Tout ça, pour nous, c'est un handicap", explique Bruno Villain, salarié de PGM-Couesnon.
Un arrêt mondial des festivités qui met à mal l'entreprise dont la production est largement exportée. Si elle a finalement obtenu la prise en charge du chômage partiel de ses salariés par l'État jusqu'en décembre, elle attend beaucoup des premiers signes de reprise. "C'est un frémissement, lance Sophie Glace, co-gérante de l'entreprise, surtout avec les pays qui ont été moins impactés par la Covid comme en Afrique. Mais en France, c'est vraiment difficile, la reprise est très très lente. On espère qu'avec le pass sanitaire les choses reprennent et qu'on puisse enfin repartir dans de meilleures conditions, mais pour l'instant, ce n'est pas le cas."
Classée "patrimoine vivant"
PGM-Couesnon, équipe des formations musicales prestigieuses. Fondée en 1827, elle a été classée parmi les "entreprises du patrimoine vivant". Si elle est amenée à fermer, c'est aussi son savoir-faire ancestral et quasi-unique en France qui disparaît. "La fabrication vraiment française, on n'est plus que deux donc je n'imagine pas du tout que l'on puisse fermer. Sans les aides de l'État, déjà, on ne serait pas là et on va continuer à se battre pour essayer de sauver l'usine, sinon tout le savoir-faire est perdu et ce serait quand même dommage", souligne Ginette Planson, PDG de l'entreprise.
PGM-Couesnon a déjà connu des moments difficiles dans son histoire. Ses dirigeantes veulent croire au retour des commandes. "J'ai de l'espoir, j'en ai toujours eu, mais il faudrait maintenant que tous les orchestres puissent ressortir. Tous mes employés aiment leur travail, donc on va se battre pour essayer de sauver tout le monde", conclut Ginette Planson.