Des habitants occupent la passerelle de la gare de Tergnier pour empêcher sa fermeture : "on serait obligés de faire un gros détour"

La passerelle de la gare de Tergnier dans l'Aisne doit être fermée définitivement par la SNCF ce lundi 10 juillet en raison de sa vétusté. Une décision inacceptable pour certains usagers qui occupent la structure depuis dimanche.

L'action est aussi inhabituelle que radicale : des habitants de Tergnier, réunis au sein de l'association "Touche pas à ma passerelle", ont passé la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet sur la passerelle de la gare. Ils veulent empêcher la SNCF, propriétaire de cette structure, qui relie deux quartiers de la ville aux quais, de procéder à sa fermeture définitive.

"On serait obligés de faire un gros détour, on perdrait beaucoup de temps", explique l'un des usagers rebelles. Selon d'autres témoignages, les trajets quotidiens pourraient passer de 10 à 25 minutes. L'association "Touche pas à ma passerelle" rappelle également l'importance d'une passerelle empruntée par près de 900 personnes chaque jour.

Des défauts structurels importants

Face à ces arguments, la SNCF pointe l'état de délabrement avancé de l'ouvrage d'art : "Depuis un certain temps, on s'est rendus compte que cette passerelle en béton armé, qui date de 1933, présentait des défauts structurels importants, principalement sur les poutres. Le béton peut tomber sur les personnes", assure Philippe Griffet, directeur territorial adjoint de SNCF Réseau Hauts-de-France.

Un avis contesté par l'association "Touche pas à ma passerelle" : "On se rend compte qu'elle tient bien. Il n'y a jamais eu de chute de béton sur les usagers", assure Maximilien Bereaux, pour qui la compagnie ferroviaire fait preuve de mauvaise foi : "pour la SNCF, les usagers qui empruntent la passerelle sont en danger, mais les trains qui passent en dessous à 120-140 km/h et qui la font vibrer ne posent aucun problème de sécurité."

Vers une démolition à l'horizon 2024

Peine perdue, Philippe Griffet reste inflexible et scelle le sort de la passerelle : "Nous avons fait beaucoup de travaux de maintenance et d'étanchéité. Mais, ils ne permettront pas de réparer les problèmes structurels. Nous sommes dans l'obligation de la démolir à l'horizon 2024".

Bien que trois études menées par la SNCF et la mairie aient effectivement conclu à la nécessité de la démolition, le maire (PCF) de Tergnier Michel Carreaux se dit "solidaire avec l'association Touche pas ma passerelle" et "[aimerait] qu'elle puisse être préservée."

Pour cela, il faudrait débourser neuf millions d'euros et selon Michel Carreaux : "la SNCF ne veut pas sortir un seul centime et ne respecte pas ces propres usagers". 

La SNCF dit pourtant se tenir à disposition de la mairie pour trouver une solution. Mais, pour l'instant, ni rénovation, ni reconstruction ne sont envisagées.

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