PORTRAIT - Municipales : à Droizy dans l'Aisne, Paul Girod, 88 ans, en route pour son 12e mandat

De René Coty à Emmanuel Macron, le maire de Droizy dans l'Aisne est le recordman du plus grand nombre de mandats. Il se représente pour un douzième mandat et c'est pour un lui un honneur.

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Paul Girod porte son écharpe tricolore depuis 62 ans. Cet ancien agriculteur de 88 ans est prêt à rempiler pour six ans de plus à la tête de la mairie de Droizy dans l'Aisne.

Il a alors 26 ans lorsqu'il se présente pour son premier mandat en 1958, puis a siégé au Sénat pendant une trentaine d'années, en ayant même été vice-président du Sénat. Pourtant, le virus de la politique, il l'a eu "par hasard". "C'est un enchaînement de circonstances" explique l'octogénaire. "Au début, c'est le plus gros cultivateur du pays qui est désigné par les habitant donc c'est tombé sur moi." Puis une autre fois, il s'était présenté comme suppléant mais le candidat numéro un a démissionné et il s'est donc retrouvé une nouvelle fois à la tête de la commune... 

La crise des vocations ne passera certainement pas par lui, après avoir laissé planer le suspense, il se représente pour la 12e fois. Et la retraite, il ne veut pas en entendre parler.

De René Coty à Emmanuel Macron

La fonction a bien changé pour Paul Girod, qui a démarré sa carrière politique sous la IVe république, celle de René Coty en 1958. 

"Il s'est passé beaucoup des choses en 60 ans" confie le recordman de France des mandats. "Tout d'abord, la sociologie des habitants. Avant, 90% des gens du pays étaient des agriculteurs et  vivaient directement sur leurs exploitations. Désormais, les habitants travaillent en dehors de Droizy. Ensuite, l'encadrement financier. Nous n'avions qu'un seul interlocuteur, c'était l'Etat. Aujourd'hui, les normes et les obligations administratives avec énormément d'acteurs différents, qui sont souvent plus des concurrents que des adjuvants."

Lorsqu'on lui demande s'il a une préférence parmi la dizaine de présidents qu'il a connus, il botte en touche. "On en estime certains sur leurs valeurs, d'autres sur leurs programmes, il y a du bon et du mauvais chez chacun d'entre eux." Et d'ajouter : "Mais s'il faut en désigner heure en fonction de sa stature, je choisirais Mitterand même si sur le plan politique, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé."

"Il n'y avait pas de campagne électorale à l'époque !"

S'il préfère une époque "celle de [s]a jeunesse évidemment", Paul Girod n'est pas passéiste pour autant. "Il y a autant de responsabilités qu'avant et ce n'est pas plus facile, on est toujours occupé et toujours soucieux." Il y a bien un élément sur lequel se permet d'insister le maire LR : "Les listes blanches, vous en parlerez, n'est-ce pas ?"

Jusqu'en 2008, avant la loi NOTRe, dans les communes de moins de 500 habitants, les électeurs élisaient leur maire et son conseil municipal en inscrivant le nom des candidats directement sur une feuille blanche, qu'ils se soient portés volontaires ou non. "Il n'y avait pas de campagne électorale à l'époque ! Les gens choisissaient qui bon leur semblait. C'était l'expression de tout le village, d'une manière directe. C'était parfait !"

Paul Girod se prête même à une confidence : "Il y a bien eu une ou deux personnes qui ont mené campagne au sein du pays. Les deux personnes ont été battues. Et plutôt sèchement même ! Ça n'a pas plu."

Sa commune est passée de 100 à 85 habitants, une diminution qu'il explique logiquement : "En 1958, les fermes étaient peuplées d'ouvriers agricoles. Les femmes pouvaient bien avoir jusqu'à huit ou dix enfants, ce qui est moins le cas aujourd'hui avec une moyenne de deux trois enfants par femme."
  

Vers un 12e mandat

Passé de maire à sénateur, en passant par le conseil général (aujourd'hui départemental), de toutes ses fonctions, il n'a pas de préférence. "Cela n'a rien à voir. Être sénateur ou vice-président du Sénat, c'est écrire la loi, avoir des responsabilités très administratives. Lorsqu'on est maire et surtout d'une petite commune comme Droizy, on est au contact direct des habitants, de ses électeurs et des problématiques de terrain."

Et d'ajouter : 
"A mon avis, il vaut mieux avoir connu la vie locale pour devenir un bon parlementaire."

Cette année à Droizy plus de candidats que d'élus pour cette élection, sa dernière pense-t-il. Pour les sept sièges du conseil municipal, huit candidats cette année, un phénomène inédit. S'il est élu, il attaquera son 12ème mandat, mais il l'assure : "Ce n'est pas du dévouement, c'est un honneur."
 
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