Dans les Hauts-de-France, les grandes entreprises versent désormais de l'argent à l'ONF pour repeupler les forêts et compenser leur impact sur l'environnement. Les premières plantations étaient présentées aux financeurs mercredi 1er février en forêt de Saint-Gobain, dans l'Aisne.
Dans la forêt de Saint-Gobain, dans l'Aisne, une parcelle est en train de renaître. 11 000 plants, essentiellement des chênes sessiles, ont été plantés à l'hiver 2022-2023 pour remplacer des frênes ravagés par une maladie.
Si l'Office national des forêts (ONF) a réalisé cette opération, ce n'est pas de lui qu'émane son financement. "Ce sont des entreprises extérieures qui financent, dans le cadre de compensations crédit carbone, une partie de ce projet de reboisement," souligne Julien Staub, responsable unité ONF de Saint-Gobain.
Un label bas carbone
43 hectares - soit la superficie du Vatican - viennent d’être renouvelés pour préparer l’avenir de cette forêt. Ce nouveau mode de financement est permis par le "label bas carbone". Il offre une nouvelle ressource à l’ONF et permet à des sociétés de compenser volontairement l’impact de leur activité sur l’environnement.
"Le label bas carbone est un label nouveau puisqu'il est sorti en 2018 par le ministère de la Transition écologique et solidaire, explique Léa Bourlhonne, responsable pôle écologie direction ONF Seine-Nord. On remarque qu'il y a effectivement de plus en plus de demandes de la part de financeurs pour participer à des projets dans le cadre d'activités qui n'ont pas pu être compensées."
Passer à l'action
Dans la région, quatre forêts de l’Aisne et de l’Oise viennent de bénéficier de ce principe via des entreprises, comme Vico ou comme Watea.
Ce mercredi 1er février, les représentants de cette filiale de Michelin sont venus se rendre compte sur le terrain de l’utilisation de leur argent par l’ONF. "On est partis avec eux sur ce programme, pas seulement pour avoir des indicateurs - ce qui permet juste de prendre conscience - mais pour pouvoir passer concrètement à l'action," soutient Géraldine Mezzalira, directrice responsabilité sociale et environnementale de Watea.
L’évolution des plantations sera ensuite suivie de près et certifiée. En 2021, une enveloppe de plus d'un million d’euros a été actée au profit de 100 hectares de forêt de la région.