Année après année le château de Berzy-le-Sec dans l'Aisne revient à la vie

Cela fait plus de 25 ans qu'il est à son chevet. Bruno Lestrat l'enfant de Berzy-le-Sec travaille inlassablement à la restauration du château du village. À la tête de son association l'ASPAM, il propose des stages qui permettent à des jeunes venus du monde entier de se former à l'artisanat et aux métiers d'art depuis 2001.

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Quand on lui demande depuis combien d'années il œuvre dans ce village du Soissonnais, il hésite. "Plus de 20 ans c'est certain, l'association de sauvegarde du patrimoine de l'Aisne méridionale (ASPAM) date de 2001, mais j'étais déjà sur le site en 1998". Bruno Lestrat donne sans vraiment compter comme tous les passionnés. Enfant, il se souvient avoir joué au football dans la cour de ce château où se dresse maintenant les tentes des stagiaires venus apporter leur obole à cet ouvrage de longue haleine. "Ni vous ni moi n'en verront la fin" glisse-t-il. Cela n'a pas l'air de l'émouvoir beaucoup.

Devant certaines tâches, l'homme doit s'effacer pour laisser prise au temps. Le château de Berzy-le-Sec en a vu d'autres. Du 12e au 16e siècle, chaque époque a laissé sa trace dans l'édifice qui domine encore la commune. En 1918, l'offensive Mangin sauve la patrie en danger. Sur la ligne de front, le château s'incline devant l'impérieuse nécessité et s'effondre sous les coups de l'artillerie française.

Un château restauré dans le respect des techniques artisanales du Moyen Âge

C'est ce grand blessé qu'accompagne Bruno Lestrat avec son association. Chaque année depuis 2001 des jeunes venus du monde entier viennent lui prêter main forte. Cet été, ils sont 72, principalement venus de France. Mais le château a vu défiler Argentins, Israéliens ou Américains. Depuis ses débuts, l'association a eu le temps de grandir. Neuf encadrants bénévoles ou salariés dirigent les neuf ateliers proposés : vitrailliste, tailleur de pierre, fabrication de tuiles et pavés en terre cuite, charpentier ou fonderie d'art : la liste n'est pas exhaustive. En échange de cet apprentissage tous participent bénévolement à la restauration du château.

Parmi les merveilles réalisées : la chapelle du château. Charpente, couverture, vitraux peints et carreaux de pavement inspirés des abbayes voisines de Longpont et Saint-Jean-des-Vignes, tout est fabriqué selon les règles de l'art, "à l'identique, lorsque les sources iconographiques permettent de le faire, mais elles sont malheureusement rares, en tout cas, tout est réalisé en conformité avec les techniques d'époque. Si je suis maître d'œuvre la DRAC supervise le tout". Le président de l'ASPAM ne cache pas sa préférence pour les circuits courts, les matériaux de construction sont en priorité issus de la région. Un défi patrimonial qui se double d'une réussite humaine. "Plus de la moitié de nos stagiaires bénévoles reviennent d'une année sur l'autre, c'est le signe que nous leur apportons quelque chose".

Il arrive aussi que l'histoire survive à l'été. Lorsque Benoît Richard, boulanger de son état, arrive à Berzy-le-Sec, il a 20 ans et vient donner un coup de main sans idée précise. Il repartira du chantier tailleur de pierre. C'est désormais son métier depuis neuf ans.

J'aime ce contact avec la matière, j'adore réaliser quelque chose à partir d'un élément brut.

Benoit Richard, tailleur de pierre

Benoit se donnera les moyens de vivre de sa passion. Un CAP à Tours puis un brevet professionnel suivront. Il est maintenant installé à Rouen. S'il est encore là cet été à Berzy-le-Sec, c'est pour transmettre à son tour les règles de l'art aux bénévoles. Été après été, chantier après chantier, il faut que le château vive. Juste retour de l'histoire, à l'abri des murs de la vieille forteresse, de nombreux couples se sont formés au hasard des stages de restauration, certains durent encore. Des enfants en sont nés.

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