L'examen du projet de loi de finance crée des remous à l'Assemblée nationale. Les agents des hôpitaux étaient appelés à faire grève ce mardi 29 octobre, comme ici à Soissons (Aisne). Ils craignent des coupes budgétaires dans le secteur de la santé et de la Sécurité sociale.
Devant l’hôpital de Soissons, les syndicats hospitaliers sont montés au créneau, ce mardi 29 octobre. Ils craignent des coupes budgétaires dans le secteur de la santé et de la Sécurité sociale.
"On se sent démunis, en colère. Les conditions de travail, elles sont déjà exécrables. On a pas mal de soignants qui démissionnent plutôt que de se battre, on en est là aujourd'hui, parce qu'ils sont épuisés et on nous annonce par-dessus le marché des arrêts maladie qu'on va moins rembourser, alors qu'il y a peut-être des raisons, s'il y a des arrêts maladie", souligne Nathalie Temans, psychologue en addictologie à l'hôpital de Soissons et cosecrétaire CGT.
Il y a une situation tellement délétère, aussi bien pour les soignants que pour les patients, que les gens fuient.
Marie-Laure Compin, aide-soignante en Ephad
À côté d'elle, Marie-Laure Compin est aide-soignante en Ephad à l'hôpital de Soissons. Depuis 1999, elle a vu les conditions de travail dans l’hôpital se détériorer. "L'hôpital, tel qu'il fonctionne actuellement, c'est une catastrophe. Du coup, il faut bien changer les choses, et pour changer les choses, on va faire des coupes budgétaires, on ne va pas "CDIser" les gens, on ne va pas les titulariser sous de faux arguments, ironise-t-elle. Aujourd'hui, de plus en plus de patients partent vers le privé, ce sont ceux qui peuvent lâcher 50, 100 euros, des fois un peu plus, pour des choses tout à fait banales que l'hôpital public fait très bien depuis plusieurs années. Mais il y a une situation tellement délétère, aussi bien pour les soignants que pour les patients que les gens fuient."
Pour les syndicats, les économies annoncées par le projet de loi relatif au financement de la Sécurité sociale n’augurent rien de bon pour le fonctionnement des hôpitaux. "On va baisser les budgets, on va réduire les personnels, on ne va pas remplacer les agents qui partent à la retraite et on va avoir évidemment une dégradation parce qu'on nous a fait aucune annonce d'amélioration des services publics", estime Jean-Louis Frisulli, retraité et membre de Solidaires 02.
De son côté, l’Agence régionale de santé rappelle que 100 millions ont été investis dans les hôpitaux de l’Aisne en 2024. Avec notamment 7 millions d’euros pour le seul hôpital de Soissons. Pour restaurer ses capacités financières et mener des investissements de fonctionnement.
Édité par Eline Erzilbengoa / FTV