Trois ans après sa destruction suite à la tempête Egon, la rosace de la Cathédrale de Soissons s'exposera mi-décembre, au sol du musée de Soissons, dans l'abbaye Saint-Léger.
Janvier 2017, les vents violents de la tempête Egon éventrent la cathédrale de Soissons. La rosace de la façade ouest est détruite, soufflée par des rafales de plus de 130 km/h. L'orgue est également endommagé, hors d'usage pour quatre à cinq ans.
Presque trois ans plus tard, la rosace n'est toujours pas remontée sur l'édifice. Pourtant, les Soissonnais pourront bientôt l'admire, reconstituée... au sol. Elle est arrivée mardi à l'abbaye Saint-Léger.
"Les pierres de la rose et les vitraux originaux, reconstitués à l'aide de polycarbonate, seront visibles à partir de mi-décembre" explique Florence de Vreindt, correspondante pour la cathédrale auprès des administrations. Cette exposition intervient alors que la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) a la "volonté d'ouvrir le chantier de la cathédrale au public" précise-t-elle, avec des "ateliers de taillage de pierre" par exemple.
Un chantier dans les temps
A ceux qui pensent que la restauration de la rosace patine, Florence de Vreindt rétorque : "Les pouvoirs publics sont efficaces ! La DRAC a une réelle volonté de reconstruire le mieux possible et le plus proffessionnellement possible la cathédrale". Mais ça prend du temps : "Il a fallu mettre en sécurité les lieux. Puis il y a eu une année d'étude pour savoir si les vitraux étaient réutilisables. Ensuite il faut bloquer les subventions".Deux millions six-cent mille euros. C'est ce que devrait coûter la réfection de la rosace. Il faut compter quelques cinq-cent mille euros de plus pour la réparation de l'orgue. Un chantier financé en totalité par l'État, propriétaire de l'édifice. "Une fois que l'orgue sera retiré, la rosace pourra être remontée sur la façade" ajoute Florence de Vreindt. Une opération qui devrait avoir lieu durant le mois de "février-mars".
Une fois que l'orgue sera retiré, la rosace pourra être remontée sur la façade
Un chantier parmi tant d'autres. Depuis octobre, des vitraux datant du 14e siècle, situés sur les baies hautes de la cathédrale sont en cours de restauration. Ils sont retirés puis remplacés par des panneaux en polycarbonate qui les reproduisent à l'identique. Un chantier qui devrait durer 4 mois.
Une Cathédrale déjà bien meurtrie
La Cathédrale de Soissons n'en est pas à sa première balafre. Elle a été une victime de la première guerre mondiale. Défigurée par les bombardements, trois des huit travées de la nef sont totalement détruites. Les cinq autres sont fortement endommagées.A l'issue du conflit, la restauration est confiée à Émile Brunet, architecte des Monuments Historiques. Elle est terminée en 1937, reproduisant à l'identique l'édifice d'avant-guerre.