La bâtisse vieille de plus de 200 ans s'est en grande partie écroulée, vendredi 19 avril 2019, peu avant 20h. Un évènement prévisible qui a entraîné le relogement par mesure de sécurité à l'hôtel de 55 riverains occupant les résidences avoisinantes.
La ville de Soissons a vu s'effondrer un de ses symboles. Hier soir, peu avant 20h, un bruit sourd et anormal a brisé la quiétude du quai Saint-Waast, habituellement bercé par les flots de l'Aisne. La maison à pas de moineaux vient de s'écrouler sous le regard impuissant des Soissonnais.
Le bâtiment érigé avant la Révolution française (1789) et qui doit son nom à son style d'architecture, était connus de tous. Sa fragilité également. Selon beaucoup d'habitants, l'écroulement de la maison était prévisible et aurait pu être évité. En effet, depuis plusieurs jours, le menace planait. Depuis des mois même. Un avertissement avait été donné en février déjà, avec la chute d'une poutre et d'un étage de l'édifice, qui n'est pas classé monument historique.
Sonnette d'alarme et sourde oreille
Situé sur un terrain racheté il y a plusieurs années par le promoteur immobilier Quadrance, la maison a cependant toujours été laissée à l'abandon. La société avait pourtant trouvé un accord avec la mairie pour conserver le bâtiment et le réhabiliter afin de lui offrir une nouvelle vie (commerce, activité...). Mais les années passent, la maison vieille de plus de deux cent ans s'érode, la promesse se fait attendre et le risque de voir le projet tomber en désuétude est de plus en plus percevable.Dans le même temps, la Société historique tire pourtant la sonnette d'alarme à de multiples reprises. En vain. La maison à pas de moineaux va même faire l'objet, en mars 2019, d'un arrêté de péril.
C'est seulement plusieurs semaines après cette décision émise par la mairie que, le 18 avril, des employés de Quadrance Immobilier finissent par intervenir sur le site pour étayer la maison.
Un jour plus tard, ce qui devait arriver, arrive. Pour le maire de la ville, Alain Crémont, et la Société historique cela ne fait aucun doute : la faute revient au bailleur et à Quadrance, qui n'a rien fait pour éviter l'effondrement.
L'avenir de la maison à pas de moineaux ? "Il est hors de question maintenant, je pense, de pouvoir la restaurer et je crois qu'il va falloir très, très vite la démolir", a déclaré l'édile