Témoignage des sœurs clarisses à Vermand dans l'Aisne : "Pour nous, le confinement ne change pas grand chose"

Les clarisses de Vermand dans l'Aisne ont l'habitude de vivre confinées. Ces sœurs contemplatives ne sortent d'ordinaire que très peu, pour les courses ou les rendez-vous chez le médecin. Elles ont accepté de nous livrer leur ressenti sur la situation actuelle.

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Les sœurs clarisses vivent ensemble à Vermand dans l'Aisne depuis des années. Ce confinement, elles l'ont choisi. Une vie en retrait où les sorties sont rares, seulement pour les courses ou les rendez-vous médicaux. 

"On a bien conscience que pour nous, cela ne change pas grand chose par rapport aux gens qui vont travailler, qui sortent au cinéma, à la pizzeria, à la piscine, tout ça on le fait déjà plus depuis des années", explique sœur Anne.
 


Pour autant, les sept sœurs ne sont pas totalement coupées du monde. Elles accueillent notamment des groupes ou des personnes en quête de spiritualité. "En temps normal, on a quand même du passage, mais avec le confinement, nous n'avons plus aucun contact avec le monde extérieur", témoigne Sœur Bénédicte. 
 

La prière rythme les journées

Discrètement, les sœurs continuent tout de même de recevoir de la visite. Habituellement, les clarisses dépendent de dons de nourriture. Malgré le confinement, elles continuent d'en recevoir. "Souvent c'est un panier avec des denrées de première nécessité déposé devant l'entrée, avec un petit mot ou pas, ou alors directement dans le frigo de la maison d'accueil, détaille sœur Bénédicte. On a beaucoup de chance de bénéficier de toute cette solidarité et amitié. C'est un grand soutien. En retour, les gens savent que l'on prie beaucoup pour eux, c'est notre mission première".

Au monastère, c'est effectivement la prière qui rythme les journées des sœurs, de 6h30 du matin à 20h30. Le reste du temps, chacune participe à la vie en communauté, en étant vigilante sur les consignes à respecter. "Nous vivons ensemble et nous sortons peu donc nous ne sommes pas strictes sur les règles de distanciation sociale, on ne met pas 1m50 entre nos chaises, sourit sœur Bénédicte. Pour autant, on essaye de bien se laver les mains autant qu'on peut, surtout lorsque l'on manipule des choses de l'extérieur, on essaye d'avoir les gestes barrières."
 

Si le confinement n'a pas produit de changement radical, comme pour beaucoup de Français, les sœurs ont plus de temps à consacrer à certaines choses. "On s'est toutes occupées du jardin, explique sœur Claire, moi j'en ai profité pour faire un grand ménage dans la maison d'accueil. Finalement, on a plein de rendez-vous qui s'annulent et cela nous laisse un temps que l'on ne pensait pas. Avec le confinement, on peut se rendre compte qu'il n'y a pas tant d'urgences que ça, que l'on peut se poser, on peut voir la vie un peu autrement."
 

Se retrouver avec soi-même

En profiter pour faire le point, réfléchir, se poser, c'est ce que conseillent les sœurs. "Cela parait évident pour moi d'apprécier ce temps-là, mais dire cela à quelqu'un qui a un petit jardin et une vue sur les champs c'est plus facile qu'à une famille confinée dans 10 m²", affirme sœur Bénédicte. 

"Pour ceux qui en ont la possibilité matérielle, qui ne sont pas entassés dans un espace trop petit, il me semble que c'est important que chacun ait des temps seul et des temps ensemble. Dans notre vie, on a la chance d'avoir cet équilibre de temps personnel et communautaire, dans la journée cela s'alterne et c'est très important", ajoute sœur Anne. 

Sœur Claire approuve : "C'est une chance de pouvoir se retrouver avec soi-même et se poser ce genre de questions est essentiel."
 

Les sœurs prennent aussi le temps de discuter entre elles de la situation actuelle, notamment après avoir lu les journaux. "Normalement, le temps de parole est limité mais là on l'a allongé un peu. On a fait ce choix de laisser la parole libre. On reste très optimistes d'une manière générale, on fait confiance aux décisions qui sont prises. Il y a évidemment des nouvelles dramatiques, mais on entend tellement de belles choses à côté", affirme sœur Béatrice.

"Il y a de quoi s'émerveiller aussi devant ce que l'être humain est capable de faire en temps de crise, il y a énormément de gens qui se dépassent, nous avons une société capable de montrer le meilleur d'elle même, dans des tas de petits gestes qui resteront parfois anonymes et ça c'est formidable."
 
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