À Vervins, une jeune femme de 24 ans vient d'ouvrir une librairie-bouquinerie, le seul commerce de ce type dans la commune de 2 500 habitants. Cette passionnée de lecture veut aussi s'engager contre l'illettrisme, dont le taux dans l'Aisne est l'un des plus élevé en France.
C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre pour Sophie Lacan. Cette jeune femme de 24 ans, originaire de Thiérache dans l'Aisne, vient d'ouvrir sa librairie-bouquinerie à Vervins. "Quand j'étais jeune, je recherchais une librairie pour acheter mes livres, donc c'était mon but : permettre à des jeunes et à des adultes de pouvoir se rendre dans une librairie, voir les livres, les commander, avoir tout sur place, avoir accès à la culture. Dynamiser aussi le centre-ville parce qu'il n'y a pas eu de librairie depuis longtemps. C'était un pari risqué mais je préfère le tenter comme ça, je ne regrette rien", confie-t-elle.
Dans la commune de 2 500 habitants, cette ouverture était très attendue. "Ici, on est obligé de faire au minimum une heure de route pour aller à la Fnac ou autre donc je trouve ça très bien. Il y a de l'occasion et du neuf, il y en a pour toutes les bourses", indique Frédéric Raes, habitant de Vervins.
"Je pense que les gens ont peur de rentrer dans les librairies parce que c'est élitiste"
Diplômée d'un master de littérature jeunesse, Sophie s'est lancée dans l'entrepreneuriat après ses études et a investi près de 16 000 euros dans sa librairie. Elle a pu se faire accompagner par la Région. "La finalité du comité local d'aide au projet, c'est une petite aide financière qui va permettre peut-être de se diversifier dans la communication, dans l'achat de livres qui n'étaient peut-être pas prévus. Donc au niveau du comité, on l'a aidé à hauteur de 1 200 euros", explique Nelly Janier-Dubry, présidente de la mission locale de Thiérache et conseillère régionale DVD.
Désormais, Sophie Lacan souhaite développer son activité et ne manque pas de projets, notamment dans l'Aisne, l'un des départements français où l'illettrisme est le plus élevé. 13 % de la population est concernée en France. "J'aimerais faire des collaborations avec des écoles, me rapprocher de Tactic animation qui lutte contre l'illettrisme. Je pense que les gens ont peur de rentrer dans les librairies parce qu'ils pensent que c'est quelque chose d'élitiste alors qu'il y a des livres pour les jeunes, mais aussi les dyslexiques, pour tout le monde."
Premier défi d'abord pour la libraire : la rentrée littéraire qui commence fin août.