Le député communiste du Nord Alain Bocquet, qui a posé mardi sa dernière question dans l'hémicycle, a dressé le bilan de ses 39 années au Palais Bourbon égrenant les "24 gouvernements, 16 Premiers ministres, 5 présidents de la République, 12 présidents de l'Assemblée" qu'il a "usés".
"J'étais le plus ancien dans cette maison, je ne veux pas en être le doyen", a déclaré en souriant l'élu de 70 ans lors de la conférence de presse hebdomadaire de son groupe, aux côtés du chef de file des députés du Front de gauche André Chassaigne qui l'a présenté comme un "monument".
Né le 6 mai 1946 à Marquillies (Nord) et éducateur spécialisé de profession, M.Bocquet a depuis sa première élection le 3 avril 1978, toujours été réélu, cumulant 9 législatures, un recordman en la matière. Pour sa dernière intervention à l'Assemblée nationale avant la fin de la législature fin février, celui qui a "commencé avec Jacques Chaban-Delmas" et terminera avec Claude Bartolone, a été applaudi sur tous les bancs. Dans son ultime question, il a à nouveau appelé à la tenue d'une "COP de la finance et de la fiscalité sous l'égide de l'ONU" sur le modèle de la conférence mondiale sur le climat.
"Convictions fortes, respectées, et complètement assumées"
Coauteur en 2016 avec son frère et sénateur Eric Bocquet de "Sans domicile fisc" (Le Cherche Midi), il estime que la finance "est devenue folle et tyrannique". "Elle met la main sur tous les leviers de commande, elle vient d'entrer en force à la Maison blanche, avec toutes les dérives redoutées",a-t-il plaidé.
Dans sa réponse, le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a présenté ses hommages "au nom du Premier ministre et des membres du gouvernement" au député, saluant ses "convictions fortes, respectées, et complètement assumées".
Malgré ces adieux, Alain Bocquet a affirmé qu'il "n'en continuerait pas moins (s)on combat de toujours pour l'émancipation et la dignité humaine". Il passe le relais dans sa circonscription à Fabien Roussel, secrétaire fédéral du PCF dans le département du Nord. Et pourrait, en cas de victoire aux
législatives en juin, devenir son suppléant.