Attentats de janvier : garde à vue levée pour un trafiquant d'armes présumé et sa compagne

Les gardes à vue de Claude Hermant, déjà en prison dans une affaire de trafic d'armes, et de sa compagne, interrogés dans l'enquête sur les attentats de janvier à Paris, ont été levées sans poursuite à ce stade des investigations, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

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Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT) les interrogeaient depuis mardi car des armes découvertes dans l'arsenal d'Amédy Coulibaly, le tueur de Montrouge et de l'Hyper Cacher, avaient été achetées parmi des dizaines d'autres par une société de la compagne d'Hermant, entre juillet et novembre 2014.

Il s'agit d'un fusil d'assaut et de quatre pistolets semi-automatiques Tokarev retrouvés dans le supermarché casher théâtre d'une prise d'otages meurtrière le 9 janvier, et dans l'appartement occupé par Amédy Coulibaly à Gentilly (Val-de-Marne). D'après l'enquête, ces armes venues de Slovaquie, démilitarisées, étaient passées par un intermédiaire en Belgique avant d'être revendues à la société de la compagne d'Hermant.

Les enquêteurs cherchent à savoir comment les armes ont été remilitarisées. Ancien champion de boxe thaï, passé par le DPS, le service de sécurité du FN dans les années 90, puis par la "Maison flamande", un lieu prisé des identitaires (extrême droite) dans le nord, Claude Hermant, 52 ans, est mis en examen à Lille et en détention provisoire dans un dossier de trafic d'armes. Ancien volontaire dans une légion croate pendant la guerre en ex-Yougoslavie, il affirme aussi avoir agi pour le compte de la DGSE en Afrique dans les années 90.


Trafiquant d'armes ou indicateur ?

Dans l'affaire de trafic d'armes à Lille, il assure avoir agi en tant qu'indicateur des douanes puis de la gendarmerie, ce qui dans certains cas est avéré, même si des témoins le présentent aussi comme un trafiquant d'armes pur et simple, a expliqué une source proche de l'enquête.

Fin janvier, lors d'une garde à vue à Lille, il avait confié, selon la même source : "les dernières actualités (...), ces événements horribles, je parle bien des attentats de Paris, ont fait tilt dans ma tête". En voyant les informations, et "notamment le type d'arme (...), j'ai pris conscience que ces armes citées (ont) pu être des armes que j'ai été amené à fournir" à un autre trafiquant présumé, "une cible très intéressante" à qui il aurait remis "40 à 45 pièces".

Claude Hermant assurait qu'il agissait en lien avec un service de gendarmerie, mais que n'ayant plus de nouvelles de ses agents traitants, il avait "continué à travailler" avec ce trafiquant présumé, Samir L.. Ce dernier a nié les faits lors de sa mise en examen à Lille.

Dix-sept personnes avaient été tuées par les frères Kouachi à Charlie Hebdo et par Amédy Coulibaly à Montrouge et à l'Hyper Cacher. Les trois s'étaient réclamés d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) et de l'organisation Etat islamique (EI).
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