La justice belge examinera le 9 juin la demande de transfèrement en France de Mohamed Abrini, mis en cause dans les attentats du 13 novembre à Paris et dans ceux du 22 mars à Bruxelles, a annoncé vendredi le parquet fédéral belge.
"La Chambre du conseil de Bruxelles examinera les demandes relatives à Mohamed B. (Bakkali, ndlr) et Mohamed Abrini lors de son audience du 9 juin", a précisé dans un communiqué le parquet fédéral, chargé des affaires de terrorisme en Belgique. Mohamed Abrini, un Belge d'origine marocaine âgé de 31 ans, a été filmé en compagnie de Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris, dans une station-service de l'Oise à l'intérieur de la voiture qui servira à convoyer les kamikazes au Stade de France deux jours plus tard. Il a aussi reconnu, le 9 avril, au lendemain de son arrestation à Bruxelles, avoir été le troisième homme -dit "l'homme au chapeau"- ayant accompagné les deux kamikazes de l'aéroport de Bruxelles.
Les attentats du 22 mars à Bruxelles ont fait 32 morts au total : 16 à l'aéroport et 16 dans la station de métro Maelbeek, au coeur du quartier européen de la capitale belge, et plus de 300 blessés. Mohamed Bakkali, 28 ans, est quant à lui soupçonné d'avoir loué une BMW, repérée à proximité immédiate de trois logements à Schaerbeek (Bruxelles), Charleroi et Auvelais ayant servi à préparer les attentats qui ont fait 130 morts dans la capitale française le 13 novembre.
Deux complices d'Abdeslam vont être remis à la France
Le parquet fédéral a par ailleurs indiqué que la Chambre du conseil avait autorisé jeudi le transfèrement en France pour y être jugé d'Hamza Attou, soupçonné d'avoir aidé Salah Abdeslam dans sa fuite après les attentats de Paris, confirmant une information de l'agence de presse Belga. La juridiction bruxelloise a assorti cette autorisation d'une condition : qu'après son procès, Hamza Attou "soit renvoyé en Belgique pour y subir sa peine ou la mesure de sûreté qui serait prononcée à son encontre". Enfin, la Chambre du conseil a également donné son feu vert à la remise à la justice française, sans conditions, de deux autres suspects, Mohamed Amri, qui avait été rechercher Salah Abdeslam à Paris en compagnie d'Hamza Attou, et Ali Oulkadi, qui avait pour sa part véhiculé Salah Abdeslam dans Bruxelles le lendemain des attentats.Salah Abdeslam, remis le 27 avril aux autorités françaises après son arrestation en Belgique, seul membre des commandos parisiens encore en vie, est incarcéré en région parisienne, où il a refusé de parler pendant son premier interrogatoire.