Un neuvième suspect a été arrêté et inculpé en Belgique en lien avec les attentats de Paris, a indiqué jeudi le parquet fédéral, confirmant qu'il avait été en contact téléphonique avec la cousine de l'organisateur présumé des attaques Abdelhamid Abaaoud.
Plusieurs appels ont été échangés entre le suspect et Hasna Aitboulahcen "après les attentats terroristes et avant l'assaut de Saint-Denis" dans lequel la jeune femme et Abdelhamid Abaaoud sont tous deux morts, a indiqué un porte-parole du parquet, Eric Van Der Sypt.
"Il s'agit d'Abdoullah C., né en 1985, de nationalité belge", a ensuite précisé le parquet dans un communiqué, indiquant que l'arrestation et l'inculpation du
suspect, "pour assassinats terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste". avaient eu lieu mardi.
Il est le neuvième individu inculpé et incarcéré en Belgique dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris du 13 novembre (130 morts). Plusieurs suspects sont toujours activement recherchés. A commencer par Salah Abdeslam, dont le frère Brahim s'est fait exploser devant un bar le soir des attentats.
En France, seulement deux personnes ont été inculpées et écrouées en lien direct avec les attentats : Jawad Bendaoud qui, contre rémunération, a fourni l'appartement de Saint-Denis à Abaaoud, et un de ses amis, Mohammed S.
109 contacts téléphoniques
En Belgique, d'où sont originaires plusieurs des kamikazes, les deux dernières inculpations remontaient à fin novembre. Samir Z., un Français né en 1995 et résidant dans la commune bruxelloise de Molenbeek, avait été interpellé le 29 novembre à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem au momentoù il embarquait à destination du Maroc. Il faisait partie de l'entourage de Bilal Hadfi, qui s'est fait exploser aux abords du Stade de France le soir du 13 novembre.
L'autre inculpé, Pierre N., un Belge né en 1987, avait lui aussi été arrêté le 29 novembre lors d'une perquisition à son domicile à Molenbeek, le quartier d'où sont originaires Abdelhamid Abaaoud, qui a rejoint l'EI en Syrie en 2013, et les frères Abdeslam.
Le lendemain des attentats, la justice belge avait arrêté Mohammed Amri et Hamza Attou alors qu'ils venaient de reconduire Salah Abdeslam de Paris à Bruxelles. Le trio avait réussi à atteindre la capitale belge dans la matinée du 14 novembre malgré trois contrôles d'identité sur le territoire français, car Salah Abdeslam n'était pas encore recherché dans le cadre des attaques.
Un autre inculpé, Ali Oulkadi, a reconnu avoir pris le relais le 14 novembre à la mi-journée et véhiculé Salah Abdeslam une heure durant dans la capitale belge, mais il affirme qu'il ignorait que ce dernier avait le moindre lien avec les attentats de Paris au moment de le faire monter dans sa voiture. Selon le quotidien régional belge L'Avenir, qui cite des PV d'audition, Ali Oulkadi aurait été en contact par téléphone juste avant les attentats avec le frère de
Salah, Brahim, un ami d'enfance, un des kamikazes de Paris. Entre le 17 septembre et 14 novembre dernier, ils auraient eu 109 échanges téléphoniques, affirme le journal jeudi.
Par ailleurs, du sang et deux armes de poing ont été retrouvés à l'intérieur du véhicule d'un autre détenu en Belgique, Lazez Abraimi, également soupçonné d'avoir aidé Salah Abdeslam au début de sa cavale. Un autre homme, Abdellah C., a été inculpé par le parquet qui n'a donné aucun autre détail.
Selon les médias, il s'agit Abdeilah Chouaa, un proche de la famille Abdeslam et de Mohamed Abrini. Ce dernier est un Belgo-Marocain de 30 ans qui a été filmé le 11 novembre dans une station service au nord de Paris au volant de la Clio qui devait servir deux jours plus tard à commettre les attentats, en compagnie de Salah Abdeslam.
Enfin, la justice belge a également inculpé Mohamed Bakkali, qui serait le locataire d'une habitation perquisitionnée le 26 novembre à Auvelais, petite commune rurale de la région de Namur (sud), soupçonnée d'avoir servi de cache.