Le seul membre encore en vie des commandos jihadistes des attentats du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam, convoqué mardi chez un juge antiterroriste, "a refusé de répondre aux questions", a-t-on appris de source judiciaire.
Salah Abdeslam n'a pas sollicité l'assistance d'un avocat, d'après cette source. Le Français de 27 ans, originaire de Molenbeek en Belgique, avait été extrait de sa cellule de Fleury-Mérogis au petit matin. Depuis son transfert de Belgique vers la France le 27 avril, le suspect-clé des attentats de Paris et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts, garde le silence. Mi-octobre, ses avocats, le Lillois Franck Berton et le Belge Sven Mary, avaient renoncé à le défendre, ayant "la conviction qu'il ne s'exprimera pas". Selon eux, les conditions de détention de leur ancien client, placé à l'isolement et sous vidéosurveillance 24h/24, expliquent son silence face aux juges.
Des zones d'ombre entourent encore son rôle exact le soir des attaques. Après avoir convoyé en voiture les trois kamikazes du Stade de France, il s'est garé dans le XVIIIe arrondissement de Paris, semble avoir erré durant la nuit, avant d'être exfiltré par deux amis venus le chercher depuis la Belgique. Il a abandonné une ceinture explosive, laissant penser qu'il devait lui aussi mener une attaque suicide pendant que ses complices semaient la mort sur des terrasses de café ou au Bataclan. Il avait été arrêté le 18 mars dans la commune bruxelloise de Molenbeek après quatre mois de cavale.