Le baccalauréat est un sésame que certains se contentent d'obtenir. D'autres se réjouissent d'une mention. Et puis il y a ceux qui explosent le plafond. Alors que les épreuves 2021 démarrent jeudi 17 juin, retour sur le parcours de deux des meilleures bachelières de Picardie.
"Anecdote un peu gênante" pour l'une. "Joyeux souvenir" pour l'autre. Clotilde Bukato a brillé au bac S avec 20,58 de moyenne. Florence Briault elle, a décroché son bac L avec un résultat de 20,92/20. En 2015 et 2017, elles terminent leur scolarité Major de l'académie d'Amiens. Une expérience que chacune a vécu différemment et dont elles ne gardent pas le même souvenir.
Depuis, elles ont fait du chemin. Un chemin digne de leur note de bachelière.
"Ça ne signifiait pas grand chose"
Clotilde Bukato devrait obtenir son diplôme d'ingénieur en septembre. Après le lycée Hugues Capet à Senlis, elle a posé ses valises à Paris pour suivre une prépa scientifique en physique-chimie.
"J'étais déjà inscrite et acceptée avant d'avoir mon bac", s'empresse-t-elle d'ajouter. En "tête de classe" pendant deux ans, la jeune isarienne a ensuite intégré la très sélective École des Mines de Paris, sur concours. Six ans d'études au total, entrecoupées de deux stages en Guadeloupe et en Allemagne.
Et dans tout ça, ses notes exceptionnelles au baccalauréat "n'ont rien apporté de concret". Ni dans son parcours post-bac, ni sur le plan personnel. "Je ne sais pas si j'ai vraiment éprouvé une fierté... ça ne signifiait par grand chose déjà à l'époque", réfléchit Clotilde.
Au contraire, être meilleure bachelière reste pour elle "une anecdote un peu gênante", surtout à ses débuts dans le supérieur. "Si on tape mon nom sur internet, il y a tout un tas d'article à ce sujet. Et lorsque je rencontrais de nouvelles personnes on m'en parlait, on me disait que c'était étonnant. C'était bizarre d'être présentée comme ça", rapporte la future ingénieure en économie de l'énergie et de l'environnement. Six ans plus tard, le baccalauréat est bel et bien derrière elle.
Un petit coup de pouce
"Ah oui c'est vrai, ça me paraît si lointain". Au bout de quatre ans déjà, Florence Briault semble surprise qu'on évoque encore ses résultats du bac. C'est déjà un souvenir. "Un très bon souvenir même. J'aimais beaucoup ma classe, il y a avait une bonne ambiance pendant les révisions et les épreuves", confie la jeune femme. Alors être meilleure bachelière, c'était "la cerise sur le gâteau". Une belle façon de clore l'année, plus qu'une ouverture.
"La commune de Mogneville où j'habitais m'a offert un chèque de 800 euros pour mes résultats. C'était un beau coup de pouce pour démarrer les études", sourit Florence Briaud. La jeune bachelière quitte le lycée Cassini de Clermont-de-l'Oise en 2017, pour rejoindre le campus de Sciences Po Paris à Menton.
Dans sa lancée, elle termine sa première année Major de promotion. Elle obtient son diplôme avec une mention spéciale, accordée aux meilleurs étudiants de l'école. Désormais, elle étudie à l'Ecole d'Affaires Publiques de Sciences Po Paris.
"Aujourd'hui, j'ai un diplôme dans le supérieur, qui vaut plus que le baccalauréat, remarque Clotilde. Malgré tout, le fait d'être meilleure bachelière reste valorisant sur un CV. Je pense que cela à pu pousser ma candidature à l'Université d'Oxford, pour ma troisième année obligatoire à l'étranger."