Le procès des douze personnes de la communauté des gens du voyage soupçonnées d'avoir bloqué l'autoroute A1, fin août près de Roye (Somme), a été renvoyé comme prévu mardi par le tribunal correctionnel d'Amiens, où une nouvelle audience est fixée les 4 et 5 février.
L'audience qui était prévue pour une matinée avec la possibilité de continuer l'après-midi, a été renvoyée à la demande de la présidente, Yasmine Hédin. "J'ai estimé qu'il fallait un temps d'audience qui soit satisfaisant et que nous n'avions pas aujourd'hui", a-t-elle expliqué. Lundi soir, le parquet avait déjà fait état de l'intention de la présidente. A l'origine de ce procès, le blocage dans les deux sens par les gens du voyage de l'autoroute A1 du vendredi 28 août au samedi 29, contraignant les autorités à fermer cet axe important pendant près de 24 heures.
Quatre jours plus tôt, un homme de 73 ans avait tué au fusil une femme de 19 ans, sa fille de neuf mois et son beau-père, ainsi qu'un gendarme alerté par les tirs. Le drame s'était déroulé dans un camp de gens du voyage à Roye (Somme), à quelques km de là. Le refus par un juge des libertés de laisser sortir de prison le fils de la victime la plus âgée ainsi qu'un proche, le temps d'assister aux obsèques, avait déclenché la fureur des gens du voyage, qui avaient alors bloqué l'autoroute Paris-Lille pour faire pression sur la justice. Celle-ci avait finalement autorisé cette présence aux obsèques et les nomades avaient alors levé aussitôt le barrage.
Le 23 novembre, 13 personnes avaient été placées en garde à vue, dont 12 ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel d'Amiens pour "entraves à la circulation de véhicules" et certains pour "dégradations par incendie" et "vols en réunion".