Le gouvernement belge a annoncé vendredi le recrutement d'ici 2019 de 1 000 policiers supplémentaires pour la lutte contre le terrorisme, et un plan doté de 39 millions d'euros pour contrer le radicalisme dans plusieurs communes proches du canal de Bruxelles, dont Molenbeek.
Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, la piste belge est tout de suite apparue. Le gouvernement belge a décidé vendredi de renforcer son plan de lutte contre le terrorisme avec le recrutement de 1 000 policiers supplémentaires d'ici 2019. Les recrutements de policiers fédéraux s'échelonneront au cours des prochaines années (300 en 2016, 500 en 2017).
La mesure aura un coût de 300 millions d'euros. Ces policiers auront pour mission "d'appréhender les différents phénomènes criminels en lien avec le terrorisme", selon le gouvernement belge.
39 millions d'euros pour le canal
Le conseil des ministres a également débloqué 39 millions d'euros au bénéfice de la police et de la justice dans le cadre d'un plan d'action contre "la radicalisation, l'extrémisme violent et le terrorisme dans la zone du canal" qui relie Bruxelles à l'Escaut. Le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, avait annoncé au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris vouloir "nettoyer Molenbeek", la commune populaire de Bruxelles d'où sont notamment originaires le fugitif Salah Abdeslam et d'où l'était Abdelhamid Abaaoud, tué dans l'assaut de Saint-Denis, près de Paris, le 18 novembre.Après consultation avec les maires concernés, l'initiative - baptisée "plan canal" - a été étendue à sept autres communes touchées par le radicalisme et qui bordent la voie d'eau: de Vilvorde, au nord de la capitale, à Anderlecht, au sud, en passant par Schaerbeek. "En début de semaine, les premiers agents supplémentaires ont (déjà) été déployés sur le terrain", a expliqué le Premier ministre Charles Michel à l'issue du conseil des ministres.
Un suivi des retours de Syrie
Dans son volet policier, le plan prévoit "160 policiers en plus pour la police judiciaire et 325 pour la police administrative", selon un communiqué officiel.Le volet justice prévoit des renforts de 110 personnes, notamment pour le parquet de Bruxelles et le parquet fédéral, en charge des affaires de terrorisme, et l'engagement de 12 spécialistes pour la Sûreté de l'Etat, le service de renseignement civil belge.
"On veut un suivi plus proche des "returnees" de Syrie (volontaires partis combattre dans les rangs jihadistes et revenus en Belgique, NDLR), on va attaquer les criminalités sous-jacentes - trafic de drogue, faux papiers, armes - l'économie au noir, dont on sait qu'elle sert à financer le terrorisme, et puis mettre des policiers dans la rue pour le maintien de l'ordre", a détaillé à la télévision belge le ministre Jan Jambon.
Depuis la mi-novembre, 11 personnes ont été arrêtées et inculpées en Belgique dans le cadre de l'enquête.