Belgique : attaque contre une caserne militaire, la piste terroriste écartée

Un homme a précipité une voiture lundi contre une caserne hébergeant un bataillon de commandos près de Namur (sud de la Belgique), sans faire de victime, une attaque qui n'est a priori "pas terroriste".

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"Il ne s'agirait pas d'un attentat terroriste", a affirmé dans un communiqué le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput. La piste terroriste "n'est pas privilégiée", a confirmé le procureur du Roi, Vincent Macq, lors d'une conférence de presse à Namur.

Le suspect, originaire de Namur et né en 1983, qui ne présente aucun lien connu avec l'islamisme radical, a été arrêté sans violences quelques heures plus tard dans les environs, au terme d'une chasse à l'homme.

Vers 09H30, l'homme, le visage partiellement couvert, a tenté d'entrer dans la caserne de Flawinne, petite commune agricole située à huit kilomètres de
Namur, la capitale politique de la Wallonie. Face au refus du militaire en faction, il a forcé l'entrée en précipitant son véhicule contre le portique d'entrée, a détaillé le procureur.

Une dizaine de coups de semonce ont alors été tirés par les soldats qui gardaient l'entrée, mais ceux-ci n'ont pas réussi à empêcher l'homme de s'enfuir. "La piste éventuellement d'un acte isolé, voire d'un acte d'un déséquilibré n'est pas du tout à exclure", a souligné le procureur, avant de donner des précisions sur le profil du suspect.

L'homme est pratiquement "inconnu des autorités judiciaires" et n'est connu "que "pour un seul fait isolé en 2005". Il "ne figurait pas sur les listes" liées à
l'islamisme radical, selon le magistrat. Sa voiture ne contenait pas d'explosifs. Par mesure de précaution, les services d'enlèvement et de destruction d'engins explosifs ont dû toutefois intervenir sur place.



Déploiement policier 

L'unité d'infanterie hébergée dans la caserne --composée de quelque 650 militaires-- a notamment pour mission d'assurer la défense du territoire national. Elle participe actuellement aux manoeuvres "Trident Juncture" de l'Otan dans la région de Saragosse, en Espagne. Une cinquantaine de soldats seulement étaient présents à Flawinne.

Le suspect avait sa voiture pour "seule arme", selon le procureur. En prenant la fuite, il a dû abandonner son véhicule embourbé dans un champ et continuer à pied. "C'était plutôt un homme en fuite qu'un homme menaçant", a souligné le procureur, décrivant la chasse à l'homme de près de trois heures autour de Namur qui a suivi.

L'incident a donné lieu à un important déploiement policier: les abords de la caserne ont été quadrillés, un hélicoptère a survolé les lieux et plusieurs véhicules d'équipes d'intervention spéciales sont également arrivés sur les lieux. L'école de police de Namur a en outre été évacuée et les élèves de l'école communale de Flawinne ont été confinés un temps à l'intérieur de l'établissement, selon les médias locaux.


Menace terroriste

Même si le scénario terroriste semble écarté, cette attaque a fait ressurgir le spectre d'attentats en Belgique, après l'attaque du musée
juif de Bruxelles en mai 2014. L'auteur présumé de la tuerie qui a fait quatre morts, le Roubaisien Mehdi Nemmouche, est incarcéré en Belgique
dans l'attente de son procès.

Au début de l'année, une cellule jihadiste sur le point d'attaquer des policiers avait été démantelée à Verviers (est), quelques jours à peine après les attentats jihadistes à Paris dont celui contre Charlie Hebdo à Paris le 7 janvier.

L'opération à Verviers s'était terminée par un assaut de la police, et deux suspects avaient été tués après avoir riposté avec des armes de guerre. Depuis lors, la protection des commissariats, sites sensibles et casernes militaires a été renforcée en Belgique.
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