Les deux plus vieux réacteurs nucléaires de Belgique ne répondent pas aux nouvelles normes sismiques européennes, définies après l'accident de Fukushima, a rapporté mardi le journal belge Le Soir, alors que la loi prolongeant de dix ans leur existence doit être bientôt entérinée par le Parlement.
L'opposition écologiste et centriste a interpellé mardi la ministre de l'Energie, la libérale Marie-Christine Marghem, à propos de la résistance aux tremblements de terre de ces deux réacteurs, Doel 1 et 2, situés près d'Anvers. "Seuls sont prévus deux travaux légers d'amélioration de la capacité d'intervention si un séisme s'est produit. Rien n'est prévu pour renforcer le +noyau dur+ : les pieux des fondations, l'enceinte métallique, les tours de refroidissement, etc...", s'est insurgé dans un communiqué le député vert Jean-Marc Nollet."Le cadre de sûreté imposé pour la prolongation de Doel 1 et 2 est évolutif", a répliqué Mme Marghem devant la commission parlementaire chargée de valider la loi prolongeant la durée de vie de ces deux réacteurs jusqu'à 2025. "Si l'Agence fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) juge que des travaux supplémentaires doivent être réalisés, le gouvernement veillera à ce qu'Electrabel (l'exploitant de la centrale, filiale du français Engie) respecte ses obligations", a ajouté Mme Marghem.
A la suite de l'accident de la centrale de Fukushima en 2011, l'association des régulateurs nucléaires européens (Wenra) avait fixé des normes de résistance des centrales existantes, a indiqué Le Soir, ajoutant que les réacteurs numéros 1 et 2 de la centrale de Doel, mis en service en 1974 et 1975, n'y répondaient pas. Le gendarme de la sûreté nucléaire a toutefois autorisé fin 2015 la prolongation de ces deux réacteurs, dont la fermeture était initialement prévue en 2015.
L'agence avait conditionné son feu vert à l'engagement par l'exploitant, Electrabel, d'investir quelque 700 millions d'euros pour sécuriser les deux vieux réacteurs, mais sans tenir compte des nouvelles normes sismiques, a souligné Le Soir. Ces normes plus exigeantes ne doivent être transposées dans la législation belge qu'en 2017, a expliqué l'AFCN, citée par Le Soir, en précisant qu'elle s'appliqueront à Doel 1 et 2.