Défait face à Tony Yoka en septembre dernier, Johann Duhaupas est de retour sur le ring ce jeudi 22 avril. Sollicité par un autre Picard, David Spilmont, le boxeur originaire d’Abbeville compte relancer la machine pour réaliser au moins un dernier combat avant de raccrocher les gants.
"Vous voulez savoir comment ça va physiquement ou moralement ? Parce que physiquement ça pique un peu", lance Johann Duhaupas taquin, à l’autre bout du fil. Après de longs mois loin des rings, le natif d’Abbeville sortait tout juste d’un combat d’entraînement avec David Spilmont. C’est ce dernier, originaire de l’Aisne, qui s’est tourné vers Johann pour préparer un futur combat en Belgique. Une occasion que l’Abbevillois ne pouvait pas rater.
Comme je m'en doutais, il faut huiler la machine. Ça fait mal autant que ça me manquait.
"La tête va mieux. Ça fait maintenant quelques mois (depuis sa défaite face à Tony Yoka NDLR) donc j’ai eu le temps de remonter un peu la pente. Après, ça a été très compliqué. J’ai toujours montré un gros engagement physique, forgée ma réputation sur mon courage... Avoir été arrêté lors de ce combat, ne pas avoir eu la chance de le continuer, a été compliqué à digérer", relate le Picard.
Pour Johann, hors de question de finir sa longue et émérite carrière (44 combats, 38 victoires, 25 sur KO, 6 défaites) sur une telle désillusion. "Ça faisait quelques mois que j’avais abandonné la boxe pure même si je suis resté actif avec un entretien physique à base de cardio, de courses, de muscu. Il y avait un besoin réel de reprendre. La proposition de rendre service à un autre boxeur, un bon vrai poids lourd, il ne fallait pas la laisser passer", commente-t-il.
Objectif : Abbeville en décembre, avant la retraite
Ce sparring devait permettre à Johann de se jauger après plusieurs semaines d’entraînement à Bethencourts-sur-Mer, dans la Somme, dans la salle de son ami Hubert Hedin. Un cocon, installé dans une ancienne usine, que Johann côtoie depuis 2015. "Je peux vous dire qu'il transpire différemment que lorsqu'il était jeune ouvrier et débarquait sur sa bécane", chambre d'abord le propriétaire avant de poursuivre :
"C’est l’enfant du pays, donc c’est hyper important de pouvoir être là pour le soutenir même si c’était en huis clos. Il est venu profiter de la structure du ring olympique pour voir où il en est. Il n’y a pas de meilleur endroit pour remettre la machine en route. La salle est fermée depuis quasiment un an avec deux petits mois de réouverture, ça fait du bien de remettre la clé dans la serrure", confie Hubert Hedin.
Pour Johann Duhaupas, une course contre-la-montre a débuté. Même s'il ne dispose pas de toutes les cartes en main, épidémie de coronavirus oblige, le Picard espère s'offrir une sorte de tournée d’adieu. Elle devrait se conclure dans sa ville à Abbeville en décembre. "Pour le moment rien ne bouge à cause du Covid notamment donc c’est compliqué de se projeter, mais dans le meilleur des cas j’aimerais deux ou trois derniers combats pour terminer ma carrière cette année sur une bonne note", conclut-il du haut de ses désormais 40 bougies.