Une mission parlementaire propose mercredi de faciliter la reconnaissance du burn out en maladie professionnelle et de créer une agence nationale de la santé psychique au travail pour mieux cerner cette "réalité grandissante".
Le burn out, syndrome d'épuisement professionnel, toucherait des dizaines de milliers de personnes. Mais il n'existe aucune étude épidémiologique spécifique sur le sujet. L'INVS, devenu Santé publique France, évaluait à 30.000 le nombre de travailleurs touchés, sur la période 2007-2012.
Sauf qu'actuellement, le burn out n'est pas reconnu dans le tableau des maladies professionnelles. Seuls des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles peuvent statuer au cas par cas.
Cependant, un seuil de 25% de taux d'incapacité permanente est requis, un "verrou" qui "limite" le nombre de dossiers reconnus (418 en 2015), regrette Gérard Sebaoun, député PS du Val-d'Oise et rapporteur de la mission parlementaire.
La mission propose donc "une expérimentation de l'abaissement" à 10% de ce taux, voire "sa suppression". Anticipant une "affluence de dossiers", elle demande "d'améliorer
considérablement les moyens" des comités.
Elle suggère aussi de créer un "centre national de référence consacré à la santé psychique au Travail", d'évaluer le coût économique et social de ces pathologies et de faire de la prévention des risques psycho-sociaux (RPS) un sujet de négociations obligatoires dans les entreprises.
J'abrogerai la #loitravail pour la remplacer par une loi qui prendra en compte le #burnout comme maladie professionnelle #CàVous pic.twitter.com/z26X5cBYY8
— Benoît Hamon (@benoithamon) 14 février 2017
Ce travail parlementaire s'inscrit dans la suite de la loi Rebsamen, qui en août 2015 a simplifié la procédure d'accès aux comités régionaux d'évaluation. Un groupe de parlementaires socialistes, emmenés par Benoît Hamon, en était à l'origine. La reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle est inscrite dans le programme du candidat PS à la présidentielle.