Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, futur président de la région Nord Pas-de-Calais-Picardie, ont plaidé mercredi pour une "fermeté" de la justice face aux heurts avec les migrants qui tentent de passer en Grande-Bretagne depuis Calais.
Des forces de l'ordre supplémentaires ont été déployées à Calais, mais "s'il n'y a pas un continuum d'action entre police et justice, nous serons dans une situation difficile. Il faut que l'efficacité des forces de l'ordre soit accompagnée d'une fermeté dans la réponse pénale", a souhaité M. Cazeneuve, à l'issue d'une réunion avec M. Bertrand (Les Républicains) et la sénatrice-maire de Calais Natacha Bouchart (LR).
"En accord avec la garde des Sceaux" Christiane Taubira, "nous sommes convenus de conduire une réunion de travail avec les élus de Calais" pour regarder "les conditions dans lesquelles nous pouvons mieux articuler l'action de la police et celle de la justice avec un objectif de fermeté", a-t-il ajouté.
Des heurts opposent régulièrement migrants et police sur la rocade portuaire de Calais, où le campement de migrants continue toutefois de décroître selon M. Cazeneuve, puisque de 6.000 il y a deux mois, leur nombre est passé à "4.000 selon le dernier comptage" mené en début de semaine.
De son côté, M. Bertrand a jugé nécessaire que le ministère de la justice "prenne toute sa part" à Calais. "Quand aujourd'hui ceux qui commettent des délits sont interpellés et arrêtés, ils doivent faire l'objet de sanctions" et "quand il le faut, ils doivent être expulsés du territoire", a estimé M. Bertrand.
Aller vers un "retour à la normale" à Calais et dans le Calaisis "appelle une réponse intergouvernementale", associant les ministères de l'Intérieur, de la Justice et de l'Economie, a-t-il affirmé.
Réduire la Jungle
La maire de Calais a, elle, dénoncé "un vrai problème de judiciarisation" et jugé nécessaire "que les fauteurs de troubles puissent être à leur place, soit dans leur pays, soit en prison". "Le périmètre de la lande doit être réduit", a-t-elle ajouté, en appelant à ce que "l'ensemble des migrants, passeurs, no borders" qui s'y trouvent "puissent être éloignés"."Concrètement aujourd'hui, il y a aussi une urgence économique à laquelle il faut répondre", a ajouté Mme Bouchart, en évoquant la création d'une "zone franche sur l'ensemble de la ville". "Il faut avancer parce que les choses peuvent très vite se dégrader encore plus", a-t-elle mis en garde.