Calais : comment les chauffeurs routiers empêchent les migrants de rentrer dans leur camion

Les chauffeurs routiers, qui réalisent les trajets transmanche, sont de plus en plus victimes des tentatives de passage des migrants. Ils essaient de mettre en place des méthodes pour protéger leur véhicule.

##fr3r_https_disabled##Avant tout, les chauffeurs font de la prévention. Les habitués connaissent les zones où il ne vaut mieux pas s'arrêter. Et désormais, c'est tout le long de l'A26, jusque Saint-Omer ou dans les aires de repos des Flandres qu'il leur faut faire attention. Mais parfois, notamment pour les transporteurs qui font de longs trajets, il n'y a pas d'autres choix.

Les routiers ont aussi renforcé leurs moyens de protection : bâches plus résistantes, cadenas supplémentaires. Même si l'avoue Vianney Marquis chauffeur routier, habitué du transmanche, "avec une barre à mine, ils [les migrants] arrivent à couper n'importe quel cadenas...Aujourd'hui ils sont équipés ils connaissent les techniques , ils connaissent les camions"

Parce qu'un chauffeur averti en vaut deux, une application pour smartphone a été lancée, début septembre. Avec BF (Border Force) Intelligence, les routiers peuvent s'avertir du flux de migrants à certains endroits ou même prévenir un collègue dont le camion serait en train d'être forcé. Mais pour l'instant, peu de personnes l'ont téléchargée et elle ne fonctionne que sous iOS8 (iPhone 5 ou 6).

Ce que risquent les routiers

Quand les routiers se font arrêter à la frontière anglaise, avec des migrants à bord, ils risquent notamment jusqu'à 3000 euros d'amende par migrant transporté.

Dans l'entreprise de Jérôme Chuffart (Transports Chuffart), 3 chauffeurs ont été arrêtés ces dernières semaines, ils ont eu le droit à une garde à vue mais ont échappé à l'amende. En fait, ils s'étaient rendus compte que des migrants s'étaient introduits dans leur camion et en arrivant en Angleterre, ils ont immédiatement prévenu les douaniers. Ils ne préféraient pas prendre le risque de les déloger eux-mêmes. Outre la perte de temps occasionné, le transporteur parle aussi de dégâts matériels parfois. 

L'autre crainte des routiers c'est l'accident. Les migrants s'habillent souvent de couleur sombre, pour ne pas être repérés la nuit, mais du coup lorsqu'ils surgissent, les conducteurs ont peur de les écraser.

Ce que demande la FNTR

La fédération nationale des transports routiers (FNTR) demande l'accès à la zone portuaire même en attente du shuttle, afin d'être dans un espace protégé. Autre point, elle souhaite qu'Eurotunnel les informe plus des retards et ralentissements, afin d'anticiper et de ne pas se retrouver à l'arrêt.
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