Commémoration de la bataille de Fromelles, du 19 juillet 1916

Le 19 juillet 1916, la bataille de Fromelles, qui avait pour but de faire diversion à la bataille de la Somme, tue 5 533 jeunes Australiens

Commémoration : qu’est-ce que la bataille de Fromelles ?

Le 19 juillet 1916, la bataille de Fromelles tue 5 533 jeunes Australiens. Une douloureuse cicatrice à l’origine de la nation australienne. C’est une véritable boucherie à l’image de cette grande guerre de tranchée. En deux heures, sept mille soldats trouvent la mort dans l’enfer de Fromelles. Presque les trois quarts d’entre eux sont Australiens. Une tragédie pour cette île de l’autre côté du globe.

Coup de poker des Britanniques

Une histoire que les Australiens n’ont pas eu le temps d’écrire. Une véritable tragédie touche la cinquième division de l’armée australienne. Engagés pour la première fois sur le front ouest, Les soldats australiens, Fraîchement arrivés en France, accompagnent la 61e division britannique inexpérimentée. Le grand quartier général des Britanniques décide de les envoyer à Fromelles dans le Nord pour casser les lignes allemandes. 

Les Britanniques veulent créer une diversion à la bataille de la Somme 80 kilomètres plus au sud, très couteuse, dans laquelle les alliés s’embourbent. Ils restent persuadés que la situation est encourageante et prévoient une retraite de grande ampleur des lignes ennemies. Ils projettent de déstabiliser le front allemand en reprenant la crête d’Aubers, qu’ils ont perdue en mai 1915, pour encercler les Allemands.

Pourtant, trois jours plus tôt, la situation se détériore gravement dans les tranchées de la Somme. Les alliés réfléchissent alors à annuler l’attaque de Fromelles. Mais le général Richard Haking, chef du onzième corps d’armée britannique, s’obstine et remporte le droit de combattre.

« Une boucherie à ciel ouvert »

A seize kilomètres de Lille, entre Fleurbaix et Fromelles, la bataille débute en plein jour sur un front étroit de quatre kilomètres. Les alliés font face à de très puissantes positions allemandes, truffés de mitrailleuses, qui dominent les lignes britanniques.

L’attaque d’infanterie est déclenchée au matin du 19 juillet 1916 à 6 heures. Mais les soldats alliés qui s’avancent sont immédiatement fauchés. Les Australiens qui parviennent à pénétrer dans la première ligne allemande se trouvent immédiatement isolés. « Le no man's land est jonché de cadavres australiens ; certains témoins parleront de l’étal d’un boucher à ciel ouvert », écrit l’historien Yves LE MANER, Directeur de La Coupole, Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord–Pas-de-Calais.

Malgré l’échec immédiatement perçu, les alliés ne se découragent pas et repartent à l’offensive. Une seconde attaque est lancée trois heures plus tard. En vain. Les Australiens survivant du premier assaut, coincés dans les premières lignes allemandes, sont de nouveau fauchés en cherchant à regagner leur camp le lendemain matin.

Un combat inégal

Les Australiens perdent 5 533 hommes tués, capturés ou gravement blessés. Les Britanniques en perdent 1 400. L’échec est cuisant, les Allemands l’emportent pratiquement sans combattre. Sur les 887 hommes du 60e bataillon australien, seuls 107 survivent. Le musée qui raconte leur histoire estime que l’Australie y a vécu là les 24 pires heures de son histoire.

En réalité les alliés semblent avoir négligé les préparatifs de la bataille. En infériorité numérique, on comptait deux Allemands pour un allié, Richard Haking a sous-estimé les forces adverses. Les Britanniques ont annulé le relèvement des bataillons en difficulté. Prémisses à la seconde catastrophe que l’Europe allait vivre, les historiens semblent certain de la participation d’Adolf Hitler, alors caporal au 16e régiment d’infanterie de réserve bavarois, à cette funeste bataille pour les Australiens.
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