Coronavirus. Basket : la Jeep Elite et la Pro B suspendues, le BCM Gravelines et l'ESSM Le Portel en pleine incertitude

Dans un communiqué laconique publié en fin de journée mercredi, la Ligue nationale de basket-ball, qui gère les championnats masculins en 1ere et 2e divisions masculines, a annoncé l’arrêt des compétitions jusqu’en septembre, sans préciser le sort réservé aux championnats 2019-2020.

Que va-t-il se passer pour le BCM Gravelines et l'ESSM Le Portel, avec la suspension annoncée de la Jeep Elite et de la Pro B de basket-ball, en raison du coronavirus ?

Dans son communiqué, la Ligue nationale de basket-ball indique :

  • "Que les compétitions de Jeep® ÉLITE et PRO B 2019-20 actuellement suspendues, ne pourront pas reprendre avant le mois de septembre."
  • "Que les groupes de travail déjà à l’œuvre et regroupant l’ensemble des parties prenantes au basket professionnel doivent à compter de ce jour se pencher sur les hypothèses de fin de saison 2019-20 (arrêt définitif et dans quelles conditions, ou reprise et fin à partir de septembre). "

"Ces groupes de travail ont également pour mission de terminer leurs travaux sur les conséquences économiques de cette crise pour les clubs et la Ligue, et identifier les solutions et perspectives pour les saisons à venir", est-il encore indiqué.
 

Si on résume, les dirigeants du basket professionnel français ont décidé… de ne rien décider !

Cinq clubs des Hauts-de-France sont donc toujours dans l’incertitude : le Lille métropole Basket, l’AS Denain Voltaire et le Saint-Quentin Basket- Ball en PRO B ; le BCM Gravelines et l’ESSM Le Portel en Jeep Elite (l’ex-PRO A). Ces deux derniers surtout attendent d’en savoir plus sur "les hypothèses de fin de saison".

 

Gravelines et Le Portel maintenus ?


Actuellement en effet, les deux équipes de la Côte d’Opale sont en fâcheuse position. Après 25 journées disputées, le BCM est 17e avec un ratio de 28% de victoires (on ne compte plus en points) et Le Portel 18e avec 16,7% de victoires seulement. C’est-à-dire que les deux clubs occupent les deux dernières places et sont relégables, si le championnat s’arrête là.
 
La LNB prévoyait de réduire la Jeep Elite de 18 à 16 clubs, et donc, d’effectuer trois relégations pour une seule montée à la fin du championnat. Mais avant l’arrêt des championnats, début mars, il restait 9 matches à disputer, et même 10 pour l’ESSM, pas encore condamnée sur le plan mathématique.

L’équité consisterait à terminer le championnat, et donc retenir la première hypothèse. Mais cela est-il envisageable avec l’enchaînement immédiat de la saison 2020-2021 ?
 
Sinon, la Ligue peut décider d’arrêter définitivement les championnats en cours et de figer le classement actuel. Dans ce cas, Monaco serait sacré champion de France et la réduction de la Jeep Elite à 16 clubs renvoyée à plus tard.

Gravelines serait ainsi maintenu sur le tapis vert. Une situation moins sûre pour Le Portel si une seule montée (celle de Blois leader de Pro B) était homologuée.

Reste le principe d’une saison blanche. Les 18 clubs seraient conservés pour 2020-2021. Une formule qui sauverait et le BCM et l’ESSM, mais qui provoque de vifs débat entre les clubs, en fonction de leur situation.

 

Des réactions mitigées


Face à ce grand flou, le Gravelinois Hervé Beddeleem a préféré ne pas s’exprimer. "Nous ne voulons pas nous prononcer tant que la Ligue n’aura pas tranché entre les différentes hypothèses. Quelle que soit la décision, je pense que nous resterons en Jeep Elite. Y aura-t’il une saison blanche ? Nous avons encore beaucoup d’incertitudes", nous a seulement dit le directeur exécutif du BCM.

Le président de l’ESSM lui est plus prolixe. Mais il est également dans l’expectative. "La décision de la LNB tarde à venir", confirme Yann Rivoal. "La seule chose sûre, c’est que la compétition ne reprendra pas avant septembre. Mais si c’est le cas, dans quelles conditions ? Les frontières sont fermées et nous ne pourrons pas récupérer nos joueurs étrangers pour une préparation  qui commencerait le 15 juillet²". Le Portel compte en effet 6 joueurs étrangers, dont 4 Américains, tous repartis dans leur pays.

Si le championnat reprenait , aucun club n’aurait son effectif au complet. "Cela nous obligerait à faire deux saisons en une, et à enchaîner 10 matches en trois semaines. Il y aurait donc une véritable saturation de basket en septembre, sans certitude de remplir les salles". C’est pourquoi le président portelois souhaiterait le maintien d’un championnat à 16.

Quel que soit le scénario retenu, Yann Rivoal a de sérieuses inquiétudes pour la saison suivante. "Il est vital pour nous de rester en Jeep Elite car les retombées et la visibilité sont plus intéressantes qu’en Pro B, et les subventions plus élevées". Dans les deux cas, il craint un budget en baisse. "Nous aurons moins d’aide des collectivités locales et dans le privé, les entreprises vont souffrir. Nous aurons du mal à trouver des partenaires. Mais nous ferons avec l’argent que nous aurons…"

Yann Rivoal attend les conclusions du comité directeur de la LNB, qui devraient être annoncées avant le 24 avril. Ensuite, la LNB devra confirmer le choix définitif lors d’une assemblée générale qui se tiendra certainement lors de la 1è quinzaine du mois de mai.

 

Pas de conséquences en Pro B


En Pro B, les enjeux sont moins importants pour Lille (6e) et Denain (7e), assurés de se maintenir. Même Saint-Quentin (17e), ne semble pas menacé par la relégation depuis que la Fédération française, le 28 mars,  a annulé tous ses championnats, ce qui fait qu’aucun club ne peut monter.
 
Pour l’élite féminine, la FFBB a directement tranché la semaine dernière en arrêtant le championnat à la 16e journée ; "Suite à cette décision, le titre de champion ne sera pas attribué et il n’y aura pas de relégation sportive".

En ce qui concerne la saison 2020-2021, la FFBB a obtenu auprès de la FIBA Europe de qualifier :
  • 3 équipes en Euroligue : Lyon-ASVEL Féminin, Bourges et Lattes-Montpellier ;
  • 5 équipes en Eurocup : Basket Landes, Landerneau, Flammes Carolo, Roche Vendée et Villeneuve d’Ascq. »

L’ESBVA, 8e, est donc la principale bénéficiaire de cette décision fédérale puisqu’elle obtient un strapontin en Coupe d’Europe après un début de saison difficile. Un ticket européen que Saint-Amand, 9e, rate de peu.
 
Pour les clubs masculins, qui ont libéré tous leurs joueurs étrangers, il faudra encore attendre quelques jours, si l’on en croit le communiqué. "Les groupes de travail devront réfléchir et proposer le format de la compétition pour la saison 2020-21 (un ou plusieurs scenarii), au regard des décisions prises sur la saison 2019-20."

"Ces travaux feront l’objet d’une synthèse qui sera soumise à l’approbation du Comité Directeur avant la fin du mois d’avril, et présentés en Assemblée Générale pour approbation", est-il encore précisé.
 
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