Le monde agricole est l'un des secteurs professionnels à ne pas être contraint par le confinement. Mais là, comme ailleurs, de nombreuses inquiétudes. À Bugnicourt, le ramassage en libre service des fruits et légumes et leurs conditions de vente s'organisent.
La nature ne s'arrête jamais, pas même avec un confinement instauré pour lutter contre l'épidémie du Covid-19. Sous le grand soleil d'avril, le travail des champs à Bugnicourt (Nord), bat son plein. Après un long sommeil, les arbres fruitiers sont en fleurs. De quoi réjouir Ghislain Mascaux, producteur, qui propose depuis de nombreuses années, des variétés de fruits et légumes en libre service dans son exploitation.
Le travail des champs bat son plein
"Avec le printemps, on a tous les fruits et légumes à planter ou à renouveler. Par exemple, je replante actuellement des framboisiers. Tous les dix ans, on est obligé de les renouveler, car si on ne le fait pas, on n'aura plus rien à vendre et à cueillir pendant plusieurs années. Le travail ne manque pas. Les première productions qui vont arriver ce sont les rhubarbes. On a déjà de trés beaux bâtons " explique-t-il fiérement.
La sécurité d'un libre service
Mais si les conditions météos sont plutôt bonnes cette année, les inquiétudes viennent des débouchés et des conditions de vente de la récolte à venir, dans la crise actuelle . " Je viens seulement de recevoir l'autorisation du préfet pour l’ouverture des cueillettes dans le département du Nord. Donc je pousse un petit 'ouf' de soulagement, même si cela se fera avec un protocole très strict ".
Car à Bugnicourt, les visiteurs récoltent eux-mêmes leurs fruits et légumes. La recette séduit les familles et cette autorisation est un soulagement. Un soulagement à la mesure de l’investissement : 80 000 à 90 000 euros ont déjà été injectés dans la préparation des cultures : asperges, salades, courgettes, concombres... huit hectares ont été semés pour proposer au public un parc de 100 000 m2.
" Épidémie n'est pas pénurie "
Agacé par les rumeurs de pénuries, Ghislain Mascaux se dit trés surpris par le comportement des consommateurs dans les grands magasins. " Pourquoi dévaliser des rayons de farine ... Car nous savons qu’il n’y a pas de pénurie. Il y a une pandémie, pas une pénurie. La production est belle et bien là ".
La cueillette de Bugnicourt n’ouvrira qu’à la mi-mai. En attendant, un automate est là pour faire approvisionner les consommateurs et permettre de faire des achats en toute sécurité durant cette épidémie, comme pour cette infirmière libérale. "Avant j’avais plus l’habitude d’aller dans les grandes surfaces. Du coup ce distributeur me permet d’éviter d’avoir des contacts avec d'autres personnes pendant ce confinement et aussi de donner un coup de pouce aux producteurs du coin "
Une double incitation à favoriser la consommation de produits locaux de saison, proposés par les producteurs proches de chez vous.