Véronique Salman est psychanalyste près de Lille. E-thérapeute, elle accompagne ses patients, notamment les Français expatriés, par Skype ou FaceTime, dans le monde entier. Les séances en ligne représentent 65% de son activité ! Elle nous donne 3 conseils pour vivre au mieux le confinement.
1. Eviter les débordements émotionnels
Nous sommes des humains et face à ce coronavirus, nous avons peur. Peur de la pandémie, de la maladie, du manque et de la mort. Rien de plus normal. Mais il est important de savoir reconsidérer la situation et la rationaliser.Véronique Salman raconte : "Une patiente était en pleine crise d’angoisse, craignant de manquer de tout, de ne plus pouvoir faire ses courses ou alors de trouver des rayons vides. Je lui ai demandé de me montrer, via son smartphone, l’intérieur de ses placards et de son frigo, qui bien sûr étaient pleins ! Cela l’a beaucoup apaisée. Un autre m’a dit : "Regardez ce qui se passe dehors, les rues sont vides, on est comme en guerre, confiné"s. Ce à quoi je réponds : "En temps de guerre, quand on est chez soi, on n’est pas à l’abri, un obus peut tomber m’importe où. Actuellement, face au coronavirus, si vous restez chez vous, vous êtes vraiment à l’abri !"".
Il faut donc faire la part des choses entre fantasmes et réalité, faire marcher notre cerveau et ne pas se laisser submerger par nos émotions !
2. Ne pas tout attendre des autres
En cette période de confinement, il est important de structurer son temps et son espace et ne pas dépendre des autres. Posons-nous la question : que puis-je faire, qui ne dépend que de moi, pour améliorer ma situation ?
Véronique Salman explique : "Il faut se ramener à une pleine responsabilité. Avec soi, on n’est jamais seul. Un de mes jeunes patients, un ado, se plaint : "J’ai besoin d’être tranquille dans ma chambre, je ne veux voir personne !" Une des solutions serait de le responsabiliser, qu’il établisse son emploi du temps avec ses créneaux : un temps libre où il sera seul dans sa chambre, les repas en famille à la cuisine, les devoirs au salon pour éviter de se faire piéger par les réseaux sociaux, bref qu’il partage le temps et l’espace, dans le respect de chacun".
Préserver le périmètre de chacun, c’est nécessaire en temps normal et encore plus aujourd’hui.
3. Transformer le confinement en opportunité
Difficile de cesser de faire comme d’habitude ! Face au confinement, plusieurs attitudes sont possibles. Certains ont envie de se rebeller, de transgresser, refusent de se conformer et entrent en quelque sorte en compétition avec les événements. D’autres au contraire acceptent d’y trouver une opportunité de décélérer le rythme, d’aller vers l'essentiel et de se donner l'occasion d'explorer de nouveaux centres d'intérêts, ce qu’ils ne font pas d’habitude faute de temps.
"Tout se joue entre la "compétition" et la "coopération", qui est une dualité constante de l'humain", décrypte Véronique Salman. "Quand j’entends de la part d’un cadre supérieur que sa vie "va devenir insupportable" parce qu’il pense impossible de cohabiter avec son épouse et leurs deux enfants, je sais qu’il y a là une détresse à ne pas pouvoir se définir autrement que dans son activité professionnelle et qu’il souffre de ses frustrations. Accueillir la situation telle qu’elle est, c’est accepter son impuissance face à cette crise sanitaire inédite et entrer en coopération avec elle, pour l'alchimiser".
Tels des alchimistes, à nous de trouver les ressources intérieures pour transformer ce qui est lourd et plombant en quelque chose de plus productif, de plus créatif et de plus serein.
L’actualité de Véronique Salman : la publication de "La Trilogie inconsciente, la comprendre pour aller mieux », à propos des erreurs répétitives. En vente dans toutes les librairies, sur commande. 20 €.
Sa conférence sur le sujet :
https://www.youtube.com/watch?v=2DujhqOMrHk&t=1561s