Coronavirus et école à la maison : les sites internet saturés, les Picards s'organisent

Depuis ce lundi matin, tous les établissements scolaires du pays sont fermés en raison de l'épidémie de coronavirus Covid-19. Les élèves sont néanmoins invités à continuer leur apprentissage grâce à des plateformes numériques... mais c'est plus compliqué que prévu. 

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"Désolé, vous ne pouvez pas vous connecter pour l'instant." Voilà le message que les élèves et les parents voient s'afficher lorsqu'ils se rendent sur leur ENT, "espace numérique de travail", censé leur permettre de continuer à travailler pendant la crise sanitaire dûe à l'épidémie de coronavirus Covid-19. Pour les élèves scolarisés dans le privé, la plateforme est différente (École directe), mais le problème est le même : le nombre de connexions simultanées ayant considérablement augmenté, les sites et les applications ne sont pas en mesure de fonctionner correctement. 

Profs et élèves : même galère !

Un problème qui réjouit certains élèves, bien contents d'avoir une excuse pour remettre leurs devoirs au lendemain, mais qui désespère les professeurs. Sandrine est professeur d'anglais, au lycée Mariette de Boulogne-sur-Mer. Depuis ce matin 9 heures, elle tente de se connecter à l'ENT. "J'ai fait de nombreuses tentatives, comme mes collègues. Mais sans succès, nous sommes tellement nombreux à tenter de nous connecter en même temps, ça sature ! J'ai donné à mes éléves mon adresse mail personnel pour qu'ils m'envoient leurs exercices, c'etait la seule solution."

Pourtant, le ministère de l'Éducation a largement insisté sur la nécessité de "continuité pédagogique", assurant que les élèves auront toutes les cartes en main pour continuer de travailler et suivre leurs cours, grâce à ces fameuses plateformes numériques.

De quoi s'attirer les sarcasmes et piques bien senties des internautes sur Twitter. 
 
Au rectorat de l'académie d'Amiens, le problème est en effet connu, mais on nous y assure que des solutions seront rapidement mises en place. "Open Digital Education, qui est la société qui s'occupe de la partie technique de nos ENT, travaille actuellement à augmenter la capacité des sites", nous a-t-on expliqué.
 
"Si vraiment ça bloque, et que c'est gênant pour travailler correctement, des solutions seront trouvées. Des permanences sont assurées au sein des établissements scolaires, au cas où il faille venir récupérer les devoirs, ou sinon, les enseignants les enverront par d'autres moyens.", a assuré le rectorat. "Personne ne sera laissé sur le bord du chemin."
 

Solidarité entre professionnels de l'éducation


Pour pallier le problème, le rectorat a proposé d'instaurer certaines plages horaires de connexion, par niveau. Les lycéens sur tel créneau, les collégiens sur un autre : de quoi disperser dans le temps les connexions et éciter les embouteillages numériques.

Les éditeurs de manuels numériques offrent eux aussi leur aide pour que les professeurs et les élèves puissent travailler sereinement. Près de 30 d'entre eux proposent un accès libre et gratuit à leurs manuels sur internet, via leurs librairies numériques. 
 


Des initiatives locales inspirées


Et puis il y a les initiatives locales. Dans certaines communes ou certains établissements, les bonnes idées fleurissent et facilitent la vie. À Naours dans la Somme par exemple, les parents de l'école ont créé un groupe Facebook pour s'entraider. Une maman prévoyante qui avait fait des captures d'écran avant que l'ENT ne cesse de fonctionner a ainsi pu les partager aux autres. 

À Villers-Saint-Paul dans l'Oise, Charlotte, maman d'une élève de CE2, nous fait part de son expérience très positive d'école à la maison. "Cela fait déjà 15 jours que nos enfants ne vont plus à l'école (...) et on sait que cela va continuer pour un petit bout de temps.", nous explique-t-elle. Mais heureusement, les instituteurs de l'école élémentaire ont eu la belle idée de créer eux-mêmes leurs "espaces numériques de travail", avec des blogs actualisés chaque jours.

"[Ils] mettent tous les jours les différents exercices et leçons à apprendre et à faire, ce qui permet aux élèves de suivre leurs programmes dans la progression que l'enseignant avait commencée.", se réjouit la maman. "L'Éducation nationale met en avant le CNED mais ce dernier n'est pas personnalisable." Ainsi, la rupture est moins forte entre le début et la suite de l'année scolaire. Et d'avoir un suivi personnalisé. "Dans la classe de ma fille, le maître fait des vidéoconférences pour échanger avec les élèves sur les difficultés rencontrées lors des exercices."

 
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