Coronavirus : la fronde des présidents de clubs de football amateurs après la décision de la FFF

La FFF a décidé jeudi 16 avril que les championnats amateurs - sauf a priori le National - ne reprendraient pas, suscitant une crise dans plusieurs clubs. Notamment à Dunkerque (National), mais surtout à Feignies-Aulnoye ou au Portel (National 3) où les deux présidents ont démissionné.

"Heureusement que j’étais assis lors de cette annonce et heureusement que mes bras étaient posés ou ils m’en seraient tombés…". C'est ce qu'expliquait dès le 16 avril Jean-Pierre Scouarnec, président de l'USL Dunkerque et président-démissionnaire de l'Union des Clubs des Championnats Français de Football (U2C2F), laquelle regroupe une soixantaine de clubs amateurs.
 
Pour lui, "au-delà des questions sanitaires qui sont les plus importantes, il est également question de garanties financières. On veut nous faire jouer un treizième mois, or actuellement, nous n’avons que des sorties et aucune entrée d’argent ! Qui paiera ce treizième mois ? Comment devra-t-on se justifier devant la DNCG ? Aujourd’hui, je m’exprime en tant que président de l’USLD (...) et je maintiens que si nous n’avons pas la garantie que les joueurs ne courront aucun risque en jouant et que s’il n’y a pas de solutions pour financer ce treizième mois de championnat, nous déclarerons forfait !", alors même que Dunkerque est actuellement deuxième du championnat de National et aux portes de la Ligue 2.

 

Après la colère, l'écœurement


Si Jean-Pierre Scouarnec reste en colère, Denis Maillard, lui, est écœuré. Trois ans qu'il s'investit humainement et financièrement au Stade Portellois. Douzième sur quatorze, dans une des groupes de National 3, en l'état actuel sont club, qui venait de monter la saison passée, serait relégué. Le président du club du Portel en a gros sur le cœur.

Démissionnaire, il explique qu'il ne pourrait pas continuer en s'investissant à moitié l'an prochain en Régionale 1 : "Le championnat c'est un marathon, on ne s'arrête pas à 25 km de l'arrivée. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'un sondage de la fédération avait permis de savoir que les présidents de clubs amateurs préféraient à 40% une saison blanche, à 40% que seule la dernière équipe descende de division, et à 16% que les championnats reprennent. Or la FFF a opté pour encore autre chose !". 

 

Classement au quotient


Le nombre de points d'une équipe sera donc divisé par son nombre de matches et le classement sera effectué sur ce ratio. Un exemple concret : les Voltigeurs de Châteaubriant, deuxièmes du groupe B de National 3, comptaient 41 points en 17 rencontres avant la suspension des compétitions le 13 mars. Le leader, La Roche-sur-Yon, en comptait 42 en 18 matches joués. Avec le classement au quotient, les Voltigeurs de Châteaubriant obtiendraient la montée à la place du leader actuel, grâce à un meilleur ratio points/matches joués (2,41 contre 2,33).

Des calculs qui pénalisent par exemple les U19 de l’Entente Feignies-Aulnoye FC qui pourraient être relégués à l’échelon inférieur à cause d’un quotient défavorable de 0,02 point. Pour Jacques Menissez, président de l'EFAFC "il s’avère aujourd’hui que les décisions de la FFF […] jettent à l’eau tous nos investissements de plusieurs saisons". Une situation d'autant plus désagréable pour le club dont l'équipe première raterait d'un rien sa montée en Nationale 2.

 

Recours...


Face à cela, dans une lettre à Noël Le Graet, président de la FFF, rendue publique, Jacques Ménissez déclare : "C’est pourquoi aujourd’hui, je compte démissionner de mon club où je tiens la présidence depuis 23 saisons. Je vous sollicite aujourd’hui pour nous aider mais également aider TOUS les clubs de notre territoire qui voient, comme nous, leur investissement partir en fumée… En optant pour l’annulation de toutes vos décisions et pour une saison blanche". Reste la question des recours...
 

La réponse de la FFF face à la polémique
La Fédération Française de Football a tenté de calmer la tempête à travers un mail adressé aux clubs, et en partie retranscrit par Francetvsport.

 "Il est prématuré de considérer les différents classements publiés par des organes de presse comme validant les accessions et les relégations, de nombreuses informations incorrectes ayant déjà été relevées", indique la FFF, s'appuyant sur le fait que les classements actuels ne sont pas ceux sur lesquels vont s’appliquer la méthode de la FFF pour déterminer les classements définitifs de la saison. 

Le mail précise encore que "les classements définitifs ne seront arrêtés qu’après que les recours toujours pendants devant les instances fédérales relatifs aux rencontres disputées avant la suspension des championnats auront été examinés".
 
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