Jean-Pierre Scouarnec a claqué la porte de l’Union des clubs des championnats français de football, qu'il présidait.
Une annonce inattendue qui a provoqué la colère du président de l’USLD Jean-Pierre Scouarnec, qui a décidé de quitter de quitter la présidence de l’Union des clubs des championnats français de football (U2C2F).
Ce matin, tout le monde s’attendait à voir le championnat de France de Nationale 1 (la 3è division du football français) définitivement arrêté. Ce qui aurait propulsé l’USL Dunkerque directement en Ligue 2.
Mais la Fédération Française de Football a provoqué une réelle surprise en laissant ouverte une possibilité de reprise. Une annonce inattendue qui a provoqué la colère du président de l’USLD Jean-Pierre Scouarnec, qui a décidé de quitter de quitter la présidence de l’Union des clubs des championnats français de football (U2C2F).
Le communiqué de la Fédération française de football est tombé ce midi. Au début, il confirme ce que l’on pressentait : l’arrêt des compétitions organisées par la FFF. « Le Comité Exécutif de la FFF, réuni ce jour, a pris la décision de mettre un terme à l’ensemble des compétitions de Ligues, de Districts, des championnats nationaux du National 3, du National 2, de la D2 féminine et de futsal, et des championnats nationaux de jeunes (féminins et masculins).
Le 12 mars dernier, à la suite de l’annonce par le président de la République des mesures sanitaires de confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19, Noël Le Graët prenait aussitôt la décision de suspendre l’ensemble des compétitions afin de préserver la santé des licenciées et acteurs du football amateur. La FFF espérait une reprise des compétitions tant le rôle social du football est essentiel. Il devait être au rendez-vous d’une reprise des activités sur le territoire. Mais à la lumière des dernières annonces du président de la République, le lundi 13 avril, prolongeant les mesures sanitaires de confinement jusqu’au 11 mai, cette possibilité de reprise raisonnable des activités n’est plus possible » peut-on ainsi lire au début de ce long communiqué, qui détaille ensuite les modalités de classement.
Traités comme les pros
Mais c’est la fin qui surprend… « Concernant le National 1 et le championnat féminin de D1 Arkema, le Comité exécutif de la FFF, qui souhaite un traitement harmonisé du haut niveau féminin et masculin, a décidé de poursuivre la réflexion en faveur d’une éventuelle reprise compte tenu de la nature spécifique de ces deux compétitions. A l’heure actuelle, la possibilité de report du calendrier de ces deux compétitions à partir de juin permet en effet d’envisager une reprise. L’enjeu sportif de la fin de saison pour le National 1, avec les barrages d’accession au monde professionnel en L2, et celui de la D1 Arkema avec le principe de qualification pour les compétitions européennes de l’UEFA, participe également à cette réflexion. Les demi-finales et la finale de la Coupe de France féminine de même que la finale de la Coupe de France masculine seront également prochainement reprogrammées en fonction des conditions sanitaires. Dans tous les cas de figure, la FFF tient à préciser qu’elle restera attentive à l’évolution des mesures sanitaires et que les principes de précaution pour les clubs et de santé pour les joueuses et les joueurs seront observés ».
Si l’on décrypte, cela veut dire que la FFF attend de voir si les championnats de ligue 1 et ligue 2, gérés par la Ligue de football professionnel reprennent bien le 17 juin, comme le souhaite la LFP. Il y a en effet un lien du National avec la Ligue 2, avec la montée des deux premiers du National (Pau et Dunkerque actuellement), et un barrage entre le 18è de ligue 2 et le 3è de National (Boulogne en l’occurrence).
Si le championnat reprend, je n’alignerai pas mon équipe.
Cette annonce inattendue a soulevé la colère du président dunkerquois, que nous avons eu au téléphone. « Je ne comprends pas cette décision. Cela veut dire que nous sommes assimilés à des clubs professionnels, alors que nous avons un statut amateur, même si nous utilisons des joueurs sous contrat. L’USLD est un club amateur. Le contrat de mes joueurs s’arrête le 30 juin. Je ne peux pas leur garantir un 13è mois. C’est ce que je ferai observer lors de notre prochaine audition devant la DNCG »
Mais au-delà de l’aspect sportif, qui prive le club dunkerquois d’une accession directe en ligue 2 (« J’aurais eu le même discours, si mon club était classé 4è ou 5è »), Jean-Pierre Scouarnec affirme s’inquiéter pour la santé des joueurs et du staff, en cas de reprise. "Qui va me garantir qu’il ne leur arrivera rien cet été ? "
Le président dunkerquois annonce d’ores et déjà : "Si le championnat reprend, je n’alignerai pas mon équipe. Je dois me comporter en chef d’entreprise et à ce titre, j’ai deux priorités : assurer l’intégrité physique de mes joueurs, et présenter un budget équilibré à la fin de la saison ».
Il soulève ainsi quelques questions pratiques."Nous sommes un club amateur et nous n’aurons pas un effectif au complet si nous devons disputer neuf matches en quelques semaines. Qu’en sera-t’il aussi des déplacements, et des possibilités de logement pour les rencontres à l’extéérieur ? Il y a
encore trop d’inconnues ».
C’est pourquoi dès la sortie du communiqué de la FFF, ce personnage entier qu’est Jean-Pierre Scouarnec, a annoncé qu’il quittait la présidence de l’U2C2F, qui regroupe 63 clubs de N1, N2, N3, mais aussi régionaux et féminins. C’est le syndicat des clubs amateurs de football employeurs.
« Je ne fonctionne pas comme un club professionnel. En ce moment, je n’ai que des sorties d’argent et aucune rentrée. A l’avenir, le championnat national pourrait devenir la ligue 3. Mais pour le moment, ce n’est pas le cas ».
Le président de l’USLD, en menaçant de ne pas reprendre le championnat, a donc engagé un bras-de- fer avec Noël Le Graët, le président de la FFF.
On attend maintenant le prochain épisode d’un feuilleton qui n’estcertainement pas fini…