Depuis le début du confinement, les cimetières de la Côte d'Opale étaient fermés, au risque de créer chez certains de vifs traumatismes. S'ils redeviennent progressivement accessibles, les mesures barrières doivent être respectées.
La réouverture des cimetières sur la Côte d'Opale durant le confinement s'est imposée comme une question d'humanité. De nombreux habitants demandaient à voir leurs proches, dont certains étaient décédés durant cette période d'épidémie.
Après avoir interdit au public l'accès à ses cimetières pendant près d'un mois, s'inspirant de l'arrêté préfectoral fermant les parcs et les jardins, la ville de Merlimont a répondu aux appels de ses habitants.
"Je pense que, parfois, il est tout simplement nécessaire d'aller se recueillir. Les habitants n'ont pas eu besoin de me dire grand chose, à part qu'ils avaient besoin de se recueillir, d'aller nettoyer une tombe", reconnaît Mary Bonvoisin, la maire de Merlimont. "Par respect pour chacun, il était important d'entendre cette demande."
Le difficile deuil des proches décédés durant le confinement
La fermeture des cimetières a été particulièrement mal vécue par ceux qui ont perdu un proche pendant le confinement. Godeleine Labarde était seule pour les obsèques de son frère et n'a pas pu revenir depuis près de trois semaines. "Quand ils s'en vont, on nous dit, ce n'est pas un adieu, mais un au revoir, car on sait qu'on va revenir discuter ici avec eux. Là, c'était un adieu catégorique, on ne pouvait pas venir, ce n'était pas possible ! ", s'indigne-t-elle.
Ce même crève-coeur a été vécu à Etaples par Henri Caloin. Pendant quinze jours, il a été contraint de visiter son petit-fils derrière le grillage du cimetière. "Je voyais juste sa photo, je me recueillais pendant cinq à dix minutes mais ça me faisait du bien."
Face à ces fermetures, les maires se sont trouvés en difficultés pour expliquer aux habitants en quoi les cimetières pouvaient être considérés comme un lieu à risque lors de cette épidémie. Le maire d'Etaples, Philippe Fait admet des réticences au début : "On pouvait craindre des rassemblements, que la distanciation sociale ne soit pas respectée. Mais les Etaplois respectent les règles de sécurité" affirme-t-il.
Un peu partout dans la région, les tombes se couvrent à nouveau de fleurs... À raison de quelques heures d'ouverture par semaine, parfois sur rendez-vous et toujours seul.