Coronavirus : Xavier Bertrand conteste être à l'origine du "changement de doctrine" sur les masques

L'ex-ministre de la Santé Xavier Bertrand a refusé jeudi d'endosser la responsabilité du "changement de doctrine" qui a abouti à l'évaporation des stocks stratégiques de masques, au coeur des questions de la commmission parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'avis du Haut conseil de la santé publique (HCSP) de juillet 2011, souvent évoqué depuis que la pénurie des masques de protection a surgi dans le débat public, "ne nous amène pas en quoi que ce soit à revoir notre doctrine par rapport au nombre de masques à commander", a-t-il affirmé devant les députés. Xavier Bertrand a daté le vrai changement de stratégie à mai 2013, après son départ du ministère, par le SGDSN, un service dépendant du Premier ministre.

"Le moment où il est établi que c'est à chacun de payer ses masques, c'est en mai 2013. (...) A partir de cette date, vous avez un délitement de responsabilité et le ver est dans le fruit", a-t-il estimé. Xavier Bertrand a occupé une première fois le poste de ministre de la Santé entre 2005 et 2007, période pendant laquelle il élabore le premier plan de préparation du pays au risque de pandémie grippale, demande la constitution de stocks de masques et crée l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus), aujourd'hui absorbé par Santé publique France.

Lorsqu'il reprend le portefeuille en 2010, succédant à Roselyne Bachelot qui avait eu à gérer la crise de la grippe A(H1N1), le "sentiment" dominant était "qu'on en avait fait trop", "que tout ça coûtait trop cher" et qu'il était "peut-être le moment de faire des économies", a-t-il rappelé. L'actuel président LR de la région Hauts-de-France assure toutefois que ce changement d'"ambiance" n'a pas modifié sa priorité donnée à la prévention des risques sanitaires.

"Les logiques comptables et court-termistes"

Xavier Bertrand dénonce :"La pénurie des masques a fixé la doctrine publique. Et pourquoi il y a eu pénurie ? Parce que les masques il  faut s’en occuper et il faut en acheter. c’est un problème de vigilance et de moyens budgétaires. La question qui se pose c’est est-ce que la Santé passe au-dessus du reste ? Oui ou non. Est-ce que les logiques financières, comptables et court-termistes nous empêchent d’être suffisamment protégés ? Pour moi c 'est non"

Un stock dans les Hauts-de-France en prévision d'une 2ème vague

Le président des Hauts-de-France assure aux parlementaires que lorsqu'il quitte son ministère, il y a "1,4 milliard de masques en France".  Par ailleurs, le président des Hauts-de-France a déclaré qu'il avait constitué un stock de masques, pour les habitants de la région, (16 millions de masques jetables et de plusieurs millions  de masques lavables) en cas de deuxième vague.La commission poursuivra ses travaux lundi avec l'audition de Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), de Christophe Gautier, directeur général des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et du président du Samu, François Braun. L'actuel ministre de la Santé Olivier Véran a par ailleurs indiqué jeudi matin sur RTL qu'il était convoqué devant les députés le 28 juillet. Le Sénat lancera de son côté sa propre commission d'enquête le 9 juillet, avec l'examen de la gestion de la crise sanitaire dans la région Grand Est.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information