Course-poursuite sur l'A16 : 2 ans de prison pour l'un des passeurs, devenu paraplégique

Un passeur kurde de migrants victime d'un accident après une spectaculaire course-poursuite avec la police belge en mai sur l'A16 a été condamné à deux ans de prison, a-t-on appris mardi auprès du tribunal de Dunkerque, confirmant une information de La Voix du Nord.

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Le tribunal de grande instance l'a condamné vendredi moins lourdement que les réquisitions prononcées - 3 ans de prison - estimant que sa grave blessure constituait en soi une sanction lourde. Il a en effet perdu l'usage de ses jambes depuis l'accident, et son avocat estime que ce sont les tirs des policiers belges qui sont responsables de sa paraplégie.

Cet Iranien de 33 ans est l'un des passeurs dont le véhicule, immatriculé en Grande-Bretagne, avait été accidentée après une course- poursuite avec la police belge. Celle-ci avait commencé sur une aire d'autoroute en Belgique tôt le 5 mai, et s'était prolongée en France, où elle avait trouvé un dénouement brutal à 06H00, quand la voiture des quatre suspects, dont cet Iranien, était entrée en collision avec des véhicules arrêtés sur le lieu d'un autre accident. Un peu plus tard, un motard néerlandais s'était tué en percutant un camion pris dans les embouteillages formés par ces accidents.


"Mise en danger de la vie d'autrui"

La peine prononcée à l'égard du passeur iranien ne concerne que "l'aide à l'entrée et à la circulation d'étrangers en France", a précisé à l'AFP une source judiciaire. Une information judiciaire a été ouverte en parallèle pour "mise en danger de la vie d'autrui". L'emprisonnement est assorti d'une interdiction définitive de séjour sur le territoire français. Mais la peine du prévenu, qui a comparu en chaise roulante, ne peut s'appliquer dans l'immédiat, car "il doit encore être hospitalisé un mois et demi à deux mois" avant d'effectuer une rééducation, a expliqué son avocat, Me Olivier Cardon.

"Une peine aménageable est à l'étude, mais elle dépendra de l'adresse de résidence donnée", a déclaré la source judiciaire, qui a précisé que le prévenu avait déclaré habiter en Grande-Bretagne.

A la barre, il n'a pas contesté les faits, mais est resté vague sur son implication réelle. Il logeait dans une cabane sur le campement de la Linière à Grande-Synthe, où vivent quelque 800 migrants, majoritairement kurdes, et a reconnu avoir aidé des personnes à passer, mais en se défendant d'être un passeur.

Les trois autres occupants du véhicule, des Kurdes irakiens, avaient été condamnés le 8 juillet à des peines allant de 30 à 40 mois de prison, avec mandat de dépôt assorti d'une interdiction définitive du territoire français.
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