L'Occitanie est actuellement la région la plus touchée par le Covid en France métropolitaine. Des transferts s'organisent, notamment vers les Hauts-de-France, pour alléger les services de réanimation.
Les patients occitans ont quitté par avion leur service de réanimations à 10 heures ce mardi 17 août et ont rejoint l’unité lilloise à 16 heures. "Un transfert qui dure six heures", précise le docteur Roch Joly, chef de service adjoint du Samu du Nord.
Depuis plusieurs jours, des transferts du sud vers les hôpitaux de la région Hauts-de-France se succèdent pour alléger les services de réanimation en Occitanie qui ont du mal à gérer l'afflux de patients atteints du Covid. Dans le Nord, les hôpitaux reçoivent ces "Covid grave" un jour sur deux : "Un jour ils vont dans le Grand Est, un jour ils vont dans les Hauts-de-France, en alternance", explique le docteur.
Durant la troisième vague entre mars et mai 2021, les services des Hauts-de-France étaient saturés, "nous avons dû envoyer des patients vers la Bretagne", se rappelle le docteur. Aujourd'hui c'est l'inverse, "nous avons moins de patients et c'est nous qui allons accueillir, par solidarité nationale".
Un transfert millimétré
Le transfert s'organise la veille, avec des réunions, des visioconférences, "des calages de réanimateurs de départ et de réanimateurs d'arrivée, le SAMU de départ et le SAMU d'arrivée. Donc on échange beaucoup". Les médecins à l'arrivée connaissent l'état des patients : "on connaît parfaitement jusqu'à la cingle électrique, la posologie, on sait exactement ce qu'ont les patients." Les soins, quant à eux, continuent même pendant le vol.
La charge est répartie entre les différents hôpitaux du département. Le CHU de Lille a déjà accueilli des patients d'autres régions, pareil pour celui de Roubaix. "Aujourd'hui, c'est Douai et Béthune", qui accueillent chacun un patient en "Covid grave".
Le nombre de malades augmente depuis quelque temps. "On reçoit plus de patients que d'habitude, constate le docteur Roch Joly. Nous avions arrêté à la fin de la troisième vague, on a repris avec cette quatrième vague, avec un nombre croissant dans le sud notamment, où les services de réanimation sont saturés". En effet, 58% des lits en réanimation sont occupés par des patients Covid en Occitanie, contre 26% dans les Hauts-de-France, d'après les derniers chiffres fournis par Covid Tracker.
La moyenne d'âge a baissé par rapport aux trois premières vagues. "Une majorité des personnes âgées se sont vaccinées, donc on les retrouve pas ou très rarement, comme malades graves du Covid", poursuit le médecin. "Là on en a deux de 55 ans qui vont arriver", le premier vient d'Albi (Tarn) et le second d'Ales (Gard). Leur dénominateur commun : ils ne sont pas vaccinés.
Une meilleure situation dans le nord de la France
Le nord de la France "a de la chance de ne pas être touché", se réjouit le Roch Joly. La raison ? "C’est sûrement à cause de la saison estivale, nous avons moins de croisements de population" et peut-être des gens "un tout petit peu plus vaccinés dans le nord de la France, c'est possible", mais il préfère ne pas s'avancer car c'est "un peu précoce pour tirer des conclusions".
Dans les Hauts-de-France, le taux de vaccination continue toutefois d'augmenter. À ce jour, 3.460.493 habitants sont complètement vaccinés, ce qui représente 58% de la population totale de la région.
"Aujourd'hui, les réanimations ont du travail, conclut le docteur Roch Joly. Il y a quelques patients Covid dans les Hauts-de-France qui bien sûr sont en réanimation mais on a encore la capacité de pouvoir accueillir pour pouvoir décharger les services du Sud qui eux ont absolument moins de place."
Depuis quelques jours, même si la situation est meilleure qu'en Occitanie, le nombre d'entrées dans les hôpitaux à cause du Covid dans la région est supérieur au nombre de sorties. Le nombre de tests positifs, quant à lui, a augmenté de 50% au cours des trois dernières semaines, selon les derniers chiffres de l'Agence régionale de santé.