Le variant delta représente désormais 68.8% des cas de contamination au Covid-19 dans les Hauts-de-France, une hausse exponentielle en quelques semaines seulement. On fait le point sur la situation dans la région.
Depuis quelques semaines, la part du variant delta dans les cas positifs au Covid progresse à vive allure et représente la grande majorité des tests positifs en France. Au cours des dernières 24 heures, 18.000 nouveaux cas ont été recensés dans le pays, contre moins de 7000 la semaine dernière.
"Cela veut dire que nous avons une augmentation de la circulation du virus de l'ordre de 150% sur une semaine, a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran ce mardi 20 juillet au cours de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Nous n'avons jamais connu cela, ni avec le Covid (la souche historique du virus, ndlr), ni avec le variant anglais, ni avec le sud-africain ni avec le brésilien"
Les Hauts-de-France ne font pas exception. Le variant delta représente 68.8% des cas de Covid dans la région. Certaines communes, notamment dans l'Oise, ont même dépassé le seuil d'alerte du taux d'incidence. On fait le point sur la situation.
Le variant Delta progresse dans les Hauts-de-France
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, le variant Delta progresse de façon importante. Plus contagieux, il représente désormais la majorité des cas de contamination dans les deux départements Dans le Nord, sur l'ensemble des cas détectés dans la journée du 19 juillet, CovidTracker et Santé Publique France assurent que 84% des tests positifs étaient dû à la mutation L452R qu'on retrouve dans le variant delta. Même chose dans le Pas-de-Calais, où il représente 86.7%.
Dans l'ensemble de la région, c'est le département de la Somme qui a le plus de cas positifs au variant delta. Très tôt, dès le 14 juin, 31.9% des personnes dépistées présentaient en elle la mutation L452R, alors que les quatre autres départements allaient de 0% (Aisne) à 12.6% (Pas-de-Calais). Soit 3 fois plus ! Actuellement, le taux de positivité au variant représente 93.8% du total des contaminations.
L'Aisne et l'Oise, de leur côté, comptent respectivement 76.3% et 81.4% de cas positifs au variant Delta sur l'ensemble des tests effectués du 10 au 16 juillet 2021.
Le variant delta progresse dans notre pays. Il faut continuer à appliquer les gestes barrières et se vacciner : faire attention à soi tout en profitant de la vie. pic.twitter.com/g47O8hMQnT
— Olivier Véran (@olivierveran) July 9, 2021
A l'échelle régionale, entre le 5 et le 11 juillet (dernier point épidémiologique en date), Santé Publique France a recensé 1.266 nouveaux cas d'infection au Covid, "soit une augmentation de 28% du nombre des nouveaux cas, notamment symptomatiques", par rapport à la semaine d'avant où 992 cas avaient été recensés.
Toujours du 5 au 11 juillet, "57 % des tests RT-PCR et antigéniques, positifs pour le SARS-CoV-2, ont fait l’objet d’un test additionnel de criblage. Les mutations E484K, E484Q [présente dans le variant kappa] et L452R [présente dans le variant delta] ont été détectées dans respectivement 6,2 %, 0,4 % et 68,8 % des prélèvements positifs criblés recherchant ces mutations."
La préfecture de l'Oise a annoncé que "13 intercommunalités enregistrent un taux d'incidence supérieur à 20 cas pour 100.000 habitants et 2 d'entre elles un taux supérieur à 50, qui constitue le seuil d'alerte". Elle indique également que "la part du variant Delta, trois fois plus contagieux que la première souche, a fortement augmenté" et représente "désormais 67% des tests criblés du département, contre seulement 16% le 1er juillet."
#covid19 L’évolution récente de la situation épidémique de l’Oise appelle à la plus grande vigilance.
— Préfète de l'Oise (@Prefet60) July 20, 2021
13 intercommunalités enregistrent un taux d’incidence supérieur à 20 cas pour 100 000 habitants et 2 d’entre elles un taux supérieur à 50, qui constitue le seuil d’alerte. pic.twitter.com/lISS3gG2Ng
Le taux d'incidence plus élevé chez les jeunes
Le taux d'incidence régional était "estimé à 21 cas" pour 100.000 habitants dans les Hauts-de-France au cours de la semaine du 5 au 11 juillet, contre 17 la semaine d'avant. Une légère hausse, certes, mais la présence du variant delta inquiète les épidémiologistes, à l'image du Professeur Philippe Froguel.
Au niveau départemental, l'augmentation se poursuit. Dans la Somme, les chiffres ne sont pas réjouissants. Le taux d'incidence s'élève à 46 pour 100.000 habitants et se rapproche du seuil d'alerte. Au niveau des 20 à 29 ans, il atteint même 129 !
Il est de 37 pour 100.000 dans le Nord, 34 dans l'Oise et 24 dans le Pas-de-Calais. Ce sont les jeunes qui ont le taux d'incidence le plus important dans la région. Chez les 20 à 29 ans dans le Pas-de-Calais, il s'élève à 74 contre 101 dans le Nord et 82 dans l'Oise. Dans l'Aisne, le chiffre global est de 21, contre 56 pour les 20-29 ans.
La vaccination se poursuit
Depuis l'allocution d'Emmanuel Macron du lundi 12 juillet dernier, la vaccination a connu un rebond important. En effet, la démultiplication des cas du variant delta a poussé le gouvernement à prendre des mesures restrictives en instaurant un pass sanitaire. Il sera indispensable dès mercredi 21 juillet pour se rendre dans les lieux de culture et de loisir. A partir du début du mois d'août, il le sera également pour les restaurants, les cafés, les bars et les centres commerciaux.
>> Le champ d'application du pass sanitaire va être étendu à partir du 21 juillet : il sera exigé à partir de début août dans les
— franceinfo (@franceinfo) July 12, 2021
bars, restaurants, trains et avions, aux "lieux de loisirs et de culture" rassemblant plus de 50 personnes a précisé le chef de l'Etat. #macron20h pic.twitter.com/gwx91ruPqN
Si pour l'instant il est toujours possible de faire un test PCR ou antigénique gratuitement avant d'entrer dans ces lieux, il faudra bientôt débourser une certaine somme à partir de l'automne pour en effectuer un. Les prix ne sont pas officiellement arrêtés mais à titre indicatif, pour les touristes étrangers en France, un test PCR coûte 49 euros et l'antigénique est à 29 euros.
Nombre de personnes ayant reçues au moins une dose dans les Hauts-de-France
Nombre de personnes complètement vaccinées dans les Hauts-de-France
On remarque une petite hausse du nombre de premières doses injectées dans le Nord et le Pas-de-Calais depuis le 12 juillet. Plus de 50.000 nordistes ont reçu leur première injection entre le 13 et le 18 juillet. Du côté du Pas-de-Calais, le chiffre s'élève à plus de 30.000. En résumé, 56.6% de la population du Nord a reçu au moins une dose, contre 57.8% dans le Pas-de-Calais. 46.8% des Nordistes et 48% du Pas-de-Calais est totalement vacciné.
Dans les autres départements de la région, les chiffres sont similaires: 58.2% des habitants de la Somme (46.5% totalement vaccinés) ont reçu une première dose. Le pourcentage s'élève à 53.5% dans l'Aisne (43.2% ont reçu une deuxième dose) et 50.7% dans l'Oise (40.6% complètement vaccinés).
Des restrictions sanitaires maintenues dans la région
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, face à la propagation du variant Delta, des restrictions ont été mises en place par les deux départements. L'obligation de port du masque "à de nouvelles zones situées dans certaines communes du littoral" a été décrétée par la préfecture du Pas-de-Calais depuis le 15 juillet.
Dans un contexte sanitaire marqué par la circulation du variant delta, et afin d'endiguer la propagation du virus, le @Prefet62 a décidé d'étendre l’obligation du port du masque à de nouvelles zones situées dans certaines communes du littoral.
— Préfet Pas-de-Calais (@Prefet62) July 17, 2021
Liste disponible ci-dessous⤵️ pic.twitter.com/On81XCuH71
Quant au Nord, le port du masque obligatoire est étendu aux aires d'autoroute, au niveau des zones "à forte concentration de population, notamment les zones piétonnes des communes du littoral". Cela concerne Zuydcoote, Ghyvelde, Leffrinckoucke, Dunkerque, Grande-Synthe, Loon-Plage, Gravelines, Bray-Dunes et Grand-Fort-Philippe.
Dans l'Oise et la Somme, l'obligation du port du masque a été prolongée depuis le 15 juillet et jusqu'au 2 août dans les marchés, brocantes ; les rassemblements, réunions, activités sur la voie publique ; dans les parkings, les cheminements ; les fils d'attente. Un arrêté identique a été pris par la préfecture de l'Aisne. Contrairement à l'Oise, aucune date de fin n'a été définie.