Covid-19 : qui décide de l'annulation d'un événement en raison de la pandémie ?

Certains organisateurs dénoncent un "deux poids deux mesures" de la part des autorités, ce que démentent les préfectures.

De la Braderie de Hem au Trail de la Cöte d'Opale en passant par le marché de Noël d'Arras, plusieurs événements prévus de longue date – et strictement adaptés au contexte sanitaire – ont été annulés presque au dernier moment, ces dernières semaines, alors que le Covid-19 connaît un rebond. Comment l'annulation de tels événements se décide-t-elle ? 

Une "infinité de situations" pour la préfecture

Officiellement, la règle est d'interdire les rassemblements au-delà de 5000 personnes. Pourtant, dans le cas du Trail de la Côte d'Opale, le nombre de coureurs était inférieur, cette année. Mais le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, avait justifié cette raison par l'augmentation du taux d'incidence, le nombre de contaminations pour 100 000 habitants, qui avait triplé en quelques jours.
Pourtant, si les événements jugés "non-essentiels" passent à la trappe, d'autres comme la foire aux manèges de Lille, le concert de Tryo (devant 4500 personnes) à Bailleul ou, plus globalement, le Tour de France, sont maintenus. Pour la préfecture du Nord, "il n'y pas deux poids deux mesures, mais une infinité de situations. Il en va de la responsabilité de chacun dans la lutte contre la Covid-19".Ce sont parfois les organisateurs eux-mêmes qui jettent l'éponge, soit par crainte pour la circulation du virus, soit parce que les contraintes imposées par les municipalités sont trop strictes.

C'est le cas de Stéphane Coucke, artiste pochoiriste qui avait organisé L'Atelier, ce week-end à Hellemmes. L'événement devait réunir une vingtaine d'artistes, mais le protocole n'a cessé d'évoluer au fil de la semaine : 50 personnes maximum le lundi, puis 30 maximum le mardi matin... puis 10 le mardi soir. Sans DJ, ni chanteuse, ni buvette. "J’étais dans l’impossibilité d’organiser un événement public digne de ce nom avec les contraintes qui m’étaient imposées", regrette-t-il.

Le risque est beaucoup plus grand dans un magasin

Pour Philippe Lefebvre, organisateur du Nord Trail des Monts des Flandres, cette incertitude pose un réel problème, même si l'événement est pour l'instant maintenu aux 26 et 27 septembre. "Nous allons bien au-delà des recommandations du protocole déjà très strict imposé par le gouvernement. Laissez-nous courir et prouver que nous pouvons garantir un événement en toute sécurité."Il propose à tous les participants de se faire dépister en venant récupérer leur dossier, avec des résultats garantis avant la course. Les personnes positives bénéficieront alors d'un report d'inscription pour 2021.

Selon lui, "le risque est beaucoup plus grand dans un magasin. Nous avons l’impression que le sport n’est pas prioritaire et qu’on est en train de sabrer toute une économie", regrette l’organisateur de ce trail, qui a déjà subi des pertes avec le report d’avril en septembre. Philippe Lefèbvre n’est pas sûr que son jeune événement – c’est sa troisième édition cette année – puisse survivre à une annulation. Il avait même déjà été reporté, puisque le trail se produit en avril. "On croise les doigts et on ira jusqu’au bout."
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