Alors que Dino Scala, accusé d'être le "violeur de la Sambre", doit être entendu par un juge d'instruction ce mercredi, nous avons écouté le témoignage de Dalila, l'une de ses victimes. Plus de vingt ans après son viol,
Elle se souvient parfaitement du jour et de l'heure à laquelle sa vie a basculé. C'était il y a plus de vingt ans, le 4 novembre 1996. "A 6h30 du matin", précise Dalila, qui a aujourd'hui reconstruit sa vie dans une autre région.
A l'époque, Dalila habite Maubeuge. Tous les matins, elle part travailler à la même heure. "Ce matin-là, j'allais au travail, quand c'est arrivé, vers la voie rapide. Je n'ai jamais vu son visage", souffle Dalila. Elle décrit un mode opératoire similaire à ceux utilisés pour les autres victimes.
Sous le choc, elle se rend quasi immédiatement au commissariat. "Il y a tout de suite eu une reconstitution et on a retrouvé son ADN", précise la victime. Le même que celui trouvé sur de nombreuses autres scènes de viol dans la région. "Et puis plus rien, depuis vingt ans."
"Je pense à toutes les autres victimes"
Pendant vingt ans, Dalila tente de se reconstruire, en ayant toujours l'espoir de trouver, un jour, son agresseur. "J'espérais encore qu'ils allaient l'arrêter", poursuit Dalila. Jusqu'à ce jour du 26 février 2018. Dino Scala est arrêté près de chez lui, à Pont-sur-Sambre. Il avoue être le "violeur de la Sambre". "Quand j'ai entendu cette ça à la télévision j'ai compris que c'était lui."
"Evidemment, c'est un soulagement. Mais je pense que s'ils avaient diffusé son portrait-robot, à l'époque, ça aurait peut-être été plus vite", suggère Dalila. "Je pense à toutes les autres victimes, certaines étaient très jeunes, il a gâché leur vie."
Son traumatisme est éncore là, au quotidien. "Encore aujourd'hui quand je sens quelqu'un derrière moi j'ai peur", explique la victime. "J'ai été choquée pour toute ma vie."
La mère de famille a depuis été ré-entendue par les enquêteurs. Elle attend le procès. "J'y serai. Je veux lui demander pourquoi il a fait ça", explique Dalila. Dino Scala doit être entendu ce mercredi par le juge d'instruction en charge de l'affaire.