Près de quatre mois après l'arrestation de Dino Scala, surnommé par les enquêteurs le "violeur de la Sambre", nous avons pu rencontrer son avocat. D'après lui, le mis en examen a "conscience" de la gravité des actes qui lui sont reprochés.
Le 26 février dernier, Dino Scala, mécanicien-monteur, est arrêté près de chez lui à Pont-sur-Sambre, vers 6h du matin. Dans sa voiture, les policiers trouvent un couteau, des gants noirs et une cordelette, pour attacher ses victimes.
Dino Scala est le "violeur de la Sambre". Devant la juge d'instruction, il le reconnait. "Je m'attendait à me faire arrêter, et ça m'a fait du bien", explique-t-il.
"Il est parfaitement conscient, il est capable de dire que ce qui lui est reproché aujourd'hui c'est très grave et que c'est sévèrement puni par la loi", précise son avocat, Maître Jean-Benoît Moreau. "C'est quelqu'un qui prend vraiment conscience de l'ampleur de l'enjeu et du mal qu'il a pu causer à ses victimes."
Il a avoué une quarantaine de viols
Depuis 1988, des centaines d'enquêteurs l'ont cherché, en vain. L'homme a été confondu par la vidéo-surveillance, lors de sa dernière agression commise en Belgique, au début du mois de février.
L'ancien entraîneur de foot est mis en examen pour vingt viols et agressions sexuelles; il en a avoué spontanément une quarantaine. Dino Scala agissait souvent en hiver, au tout petit matin.
Une de ses victimes présumées a témoigné de l'horreur qu'elle a vécu. "Vous voyez votre vie défiler sur un quart d'heure de temps, vous voyez tout dans votre tête, votre cerveau travaille trop, vous ne savez plus... Moi je me suis dit j'ai le violeur dans mon dos", souffle Michèle.
"Je ne choisissais pas, je voyais une fille et ça me prenait d'un coup", explique encore Dino Scala au juge.
Deux "Monsieur Scala"
"Il y a deux "Monsieur Scala"", poursuit son avocat. "Il y a celui qu'on prénomme le "violeur de la Sambre", celui qui a reconnu un certain nombre d'infractions, et il y a le Monsieur Scala à côté qui est un excellent père de famille, qui est un excellent employé, un très bon collègue de travail, quelqu'un qui est impliqué dans le milieu associatif, et évidemment ça interpelle, ça intrigue."
L'homme parle de "mystérieuses pulsions" et ne se souvient pas de l'apparence des femmes qu'il a violées. "Je ne pense pas pouvoir reconnaître mes victimes", a-t-il déclaré.
Aujourd'hui placé à l'isolement à la maison d'arrêt de Sequedin, Dino Scala attend son procès. Il écrit, il lit, il dessine... Le violeur assure vouloir être jugé. "Après, on verra ce qu'il se passera", a-t-il dit. ce sera "son dernier combat".