DOPNA comme Détecteurs d'Obstacles sur Passages à niveau Automatique. C'est le nom d'un projet conduit par des étudiants ingénieurs à l'école Centrale de Lille. Il ont mis au point un système pour sécuriser les passages à niveau et en sont à la phase de tests en situation.
Un adolescent fauché en juin à Baisieux, une spectaculaire collision en octobre à Brebières entre un TGV et un poids lourd... Chaque année, une centaine d'accidents se produisent aux passages à niveau... Ils font une trentaine de morts en France.Depuis deux ans, des étudiants ingénieurs à l’Ecole centrale de Lille travaillent justement à un système pour sécuriser les passages à niveau. Le principe : un système de capteurs enfouis dans la route de part et d'autre de la voie ferrée.
Tests in situ
« Quand la voiture va passer, explique Julien Atlan, étudiant, elle va déclencher deux capteurs, un avant un arrière, dans une situation normale, la voiture passe, déclenche les deux capteurs, tout va bien si elle reste plus de dix seconde entre les deux capteurs, on déclenche l’état d’alerte. » Autrement dit : le véhicule est bloqué au milieu des voies.
Intervenants : Julien Atlan (Elève ingénieur école Centrale de Lille), Louis Blanc (Elève ingénieur école Centrale de Lille), Philippe Dubois (Ancien dirigeant d'entreprise à l'origine du projet)
Un système en informe aussitôt la Sncf, puis le conducteur du train susceptible d'arriver. Le port fluvial de Lille accueille les premiers tests in situ du dispositif. Pour l'instant, ça marche.
100 millions d'euros pour financer l'installation, une autonomie de dix ans
Louis Blanc, autre étudiant explique le retard dans l’hexagone : « En France on un des seuls pays qui n’a rien dans ce domaine au Japon en Israël, ils ont des systèmes très très complets, qui fonctionnent très bien. En France les sociétés de chemins de fer sont assez frileuses par rapport à ça parce qu’après il y a des responsabilités. »Sncf réseau soutient quand même le projet à hauteur de 8000 €. Philippe Dubois, ingénieur à la retraite en est à l'origine. Il vante uns système « peu coûteux », qui demande « très peu de maintenance parce que les capteurs ont une autonomie de dix années. »
Avec 100 millions d'euros, les 10 000 passages à niveau français pourraient être équipés. En attendant, Sncf réseau préfère supprimer les plus dangereux, avec passage sous la voie ferrée, comme ici à la Chapelle d'Armentières.