Depuis le démantèlement de la zone sud de la "Jungle" de Calais, des migrants ont rejoint le port de Dieppe, en Normandie, pour tenter la traversée de la Manche vers l'Angleterre. Un campement d'une centaine de personnes s'est formé. Les élus demandent son évacuation.
La demande d'évacuation des migrants de Dieppe déposée par le président de la Normandie Hervé Morin (UDI) sera examinée vendredi par le tribunal administratif de Rouen. M. Morin, en sa qualité de président du syndicat mixte du port de Dieppe, "a saisi en fin de semaine dernière le tribunal administratif en référé pour demander l'expulsion des migrants sur le domaine portuaire avec le concours de la force publique", selon le communiqué. Le président du conseil régional de Normandie avait fait connaître sa demande vendredi dernier, dans un communiqué commun avec le président du conseil départemental de la Seine-Maritime Pascal Martin (UDI), qui préside le syndicat mixte gérant la ligne de ferries Dieppe-Newhaven (sud de l'Angleterre). Cette demande d'évacuation a été également soutenue publiquement par le maire communiste de Dieppe Sébastien Jumel.
Au pied de la falaise ou dans des blockhaus
Selon des associations humanitaires, il y a environ 100 à 150 migrants à Dieppe qui dorment dans des trous naturels sous la falaise à proximité du terminal ferries, dans des blockhaus, des tentes de fortune, des maisons inoccupées. "Pas de toilettes, pas de douche, pas de points d'eau, pas de poubelles, il n'y a rien du tout", constate Anne-Sophie Marie, coordinatrice régionale de Médecins du Monde. "Il y a une absence totale de volonté politique d'accueil pour les personnes. A Calais, on n'arrête de militer pour dénoncer cet accueil indigne. Le problème n'arrête pas de se déplacer."Environ la moitié de ces migrants sont des Albanais, présents à Dieppe depuis plus d'un an. Les autres, de plus en plus nombreux depuis le démantèlement de la zone sud de la "Jungle" de Calais, sont originaires d'Afrique ou du Moyen-Orient. "Je suis à Dieppe depuis un mois, Calais, j'y suis resté trois mois ", explique Ali, un jeune Soudanais de 16 ans, interrogé par nos confrères de France 3 Normandie. "Dieppe, c'est bien, les gens nous donnent à manger, du thé, du café". Les migrants les mieux lotis logent dans de petits hôtels bon marché.