Ecole et collège obligatoires le 22 juin : en Picardie, enseignants et parents sont "satisfaits mais dans le flou"

Dès le 22 juin, finis les cours facultatifs et l'enseignement à distance. Les élèves des écoles et collèges devront obligatoirement retourner en classe. Un retour à l'école attendu par les parents d'élèves et les professeurs, qui s'interrogent tout de même sur les conditions de cette reprise.

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Dimanche 14 juin, lors de son allocution télévisée, le président Emmanuel Macron a annoncé le retour obligatoire à l'école et au collège "selon les règles de présence normales", dès le 22 juin. Pour le lycée, rien ne change, le protocole sanitaire est maintenu et le baccalauréat est toujours évalué en contrôle continu. 

"Une bonne nouvelle"

"Pour nous, c’est une bonne nouvelle, se réjouit Hubert Salaün, porte-parole de la PEEP (Fédération des Parents d'élèves de l'enseignement public) de l'Oise. On commence à reprendre une vie normale. C’est une bonne nouvelle pour les enfants qui vont pouvoir revoir leurs enseignants, leurs camarades". 

Les professeurs aussi sont satisfaits de ce retour obligatoire à l'école, à l'image de Pierre Ripart, secrétaire départemental du syndicat d'enseignant SNUipp-FSU60 : "On est satisfaits car le décret sorti aujourd'hui est en accord avec les recommandations du conseil scientifique, qui demandait d’alléger le protocole sanitaire dans les écoles. Ça arrive même plus vite que ce qu'on espérait", souligne-t-il. 

Réduire l'absentéisme des élèves décrocheurs

"On a vu que ne faire revenir que les élèves sur la base du volontariat, ça n'a pas marché. On espère que cette nouvelle règle va réduire l'absentéisme des élèves en difficulté", étaye Hubert Salaün.

"On a accumulé du retard pour les élèves de CP dans des familles défavorisées, qui apprennent à lire et qui ne sont pas allés en cours depuis le 15 février, ajoute-t-il. Si au sein de leur famille, ils n'ont pas les ressources pour apprendre, ils ne sauront plus lire en septembre". 

Un nouveau protocole sanitaire dès mardi 16 juin

Le nouveau protocole censé détailler les mesures pour garantir un retour à l'école en sécurité dès le 22 juin doit être présenté mardi 16 juin. Ce lundi matin, au micro d'Europe 1, le ministre de l'Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer a dévoilé les contours de ce nouveau protocole : "le principal changement sera celui de la distanciation physique, qui contraignait à faire des petits groupes de 15 élèves. Désormais, il y a toujours une distanciation physique mais beaucoup moins contraignante, avec un mètre latéral entre les élèves".

Incompréhension chez certains parents

Bien qu'elle soit "satisfaite de ce retour obligatoire en classe, avant le mois de septembre", Ghislaine Lefebvre, chef de projet à la FCPE Picardie (Fédération des conseils des parents d'élèves), ne reste pas moins sceptique. "En tant que parent c'est compliqué à comprendre. Il y a un mois, on met en place un protocole sanitaire assez lourd dans les écoles. Aujourd'hui, il ne serait plus d'actualité ? Ça demande beaucoup de travail pour seulement deux semaines de cours, où on sait que l'enseignement ne sera pas optimal". 

Les équipes enseignantes dans le flou

Selon Haydée Leblanc, co-secrétaire départementale du syndicat d'enseignants SNUipp-FSU80, "c’est une bonne chose que les élèves puissent retourner à l’école. Ils vont de nouveau apprendre des choses, retrouver des copains", rappelant que l'école n'est pas seulement un lieu de savoir, mais aussi de vivre-ensemble. "Mais c’est encore une nouvelle annonce que découvrent les équipes enseignantes devant la télé ou à la radio", tempère-t-elle, agacée par le manque de communication avec les enseignants.

"Les équipes enseignantes ne cessent de s’adapter depuis le 12 mars. On a les parents qui nous interrogent. Mais on n’en sait pas plus qu’eux, regrette Haydée Leblanc. C’est ce qui contribue à décrédibiliser la profession, car on n’a pas de réponses à donner aux parents".

"Il faut que les aménagements nécessaires à la reprise de l'école dans de bonnes conditions soient mis en place, rappelle Pierre Ripart. Il faut que les bus scolaires puissent reprendre du service, que les cantines puissent de nouveau accueillir des élèves. Mais dans quelles conditions ? Tout est encore flou".

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